Aller au contenu

Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
D I A L O G V EI.

priſes de l’Antechriſ‍t & ſes ſuppoſ‍ts : & ſe reſ‍ſentir autrement que par le paſ‍ſé, des outrages faits à leurs freres à l’occaſion de la religion, quelque autre pretexte qu’on y puiſ‍ſe auoir donné, Recognoiſ‍ſans (auec vſage relatif) que Dieu ne les a couronnez, ny conſ‍tituez ſur les autres & (qui plus eſ‍t) receus en ſon Egliſe pour leurs beaux yeux, ny pour les entretenir oiſeux, gras & en bõ point : mais pour feruir à ſa gloire, & au ſoulagcment de leurs freres (ie ne dy pas ſelon la chair) Ne doutans nullement que Dieu ne beniſ‍ſe, fortifie, & rẽde ſ‍table, la ligue qui aura vn tel fondement : & en ceſ‍te aſ‍ſeurance, employent leurs forces & moyens à maintenir l’Euãgile & tous ceux qui en font profeſsion, contre la rage de Satan & les ſiens : & ſans tarder ny perdre temps, conſiderans les langueurs & miſeres extremes dont ſont pourſuyuis ceux qui ſont ſous la tyrannie de l’Antechriſ‍t & ſes enfans. Et s’il y en a de ſi aueuglez par l’enſorcellement du monde, qui ne vueillent entendre à ceſ‍te ligue, le leur annõce au nom de Dieu, qu’ils ne ſçauroyent par leurs ſubterfuges charnels & prudences mondaines, euiter vn aſpre & horrible ſentiment des iugemens de Dieu (lequel n’a rien de cõmun auec la chair & le ſang, & ne veut point que ceux qui mettent la main à la charrue regardent derrière eux) & moins auec leurs ſubtilitez & aſ‍tuces aux affaires d’eſ‍tat, euiter ce que leur braſ‍ſe la ligue contraire, de laquelle ils ne peuuẽt ignorer le but, & la haine conceuë contr’eux : & en fin fuyr qu’ils ne comparoiſ‍ſent deuant le grand Iuge, deuant lequel les maximes de Machiauelli,