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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/195

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D I A L O G V EI.

& gens ſuperintendans aux finances : tous comptables au conſeil, pour euiter à toute fraude & maluerſation.
22Et pour euiter aux calomnies, leſquelles ſouuent ſont eſparſes & miſes à ſus aux Chefs & principaux membres du corps, par l’artifice des ennemis, ou par enuie, ambition, ou autres ſemblables peſ‍tes que le diable fait ſouuent gliſ‍ſer, & cerche d’introduire en l’Egliſe, ou qui naiſ‍ſent de quelque ſoupçon legerement pris par les ſoldats ou par le peuple : & pour empeſcher les deſordres qui en aduienent bien ſouuent : qu’il ſoit loiſible en chacune ville à vn chacun, d’accuſer pardeuant le Maieur & ſon conſeil tous ceux (ſoit de la nobleſ‍ſe, ou autres chefs, ou membres) qu’ils penſeront machiner, pratiquer, ou faire quelque choſe contre le bien public de la religion, & de la defenſe cõmune du corps. Et s’il aduenoit que le ſoupçon fuſ‍t ſur le chef & le conſeil ou partie d’iceluy, l’accuſateur pourra requerir que les cent ſoyent aſ‍ſemblez pour le bien public (à quoy ſeront tenus ſatisfaire le Maieur & le conſeil) & là par deuant eux tous propoſer ſon accuſation, afin d’y eſ‍tre pourueu comme ils verront bon eſ‍tre. Et ne ſe tiene pourtant aucun de ceux qui ſeront ainſi accuſez, pour offenſé, de l’accuſateur (qui ne doit eſ‍tre mené que d’vne bonne conſcience) ains pluſ‍toſ‍t l’accuſé ſoit aiſe & ioyeux, que Dieu face à tous ſes compagnons paroiſ‍tre ſon innocẽce (s’elle y eſ‍t.)

23Que ſuyuant les iugemens qui s’en enſuyuront, ſoit faite punition cõdigne des coulpables,

K.iii.