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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/199

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D I A L O G V EI.

le de l’ennemi, ou autre neceſsité occurrente.
30Que les chefs, & principalement le General, harengue ſouuent l’armee & les particulieres compagnies, pour encourager, retenir, louer, blaſmer, ou autrement renger le ſoldat, ſelon l’occaſion qui ſe preſentera.
31Que les ſoldats Chreſ‍tiens ayent honte qu’il ſe trouue entr’eux querelles, brigues, & debats, n’ayans iamais eſ‍té trouuez entre les ſoldats (quoy que prophanes) de l’armee de Annibal, en vn ſi long temps qu’il fit la guerre aux Romains, bien que ſon armee fuſ‍t compoſee de ſoldats de diuerſes natiõs, & langues : qu’ils conſiderẽt quelle vergongne ce ſeroit à vn homme, ſi ſes mẽbres s’entrequereloyent l’vn l’autre. Quel reproche ce ſeroit à vn pere de famille, ſi on voyoit ſes enfans s’entrepicquer : Et partant, qu’ils aduiſent de combatte en toute vnion & concorde la querelle du Seigneur, comme deuant ſa face.
32Et pource qu’il a eſ‍té enſeigné tant par theorique, que par pratique & experience : que des trois voyes du traic‍temẽt qu’on peut faire aux ennemis, la moyene eſ‍t touſiours dommageable, cõme celle qui n’acquiert point d’amis, & ne priue point d’ennemis : que tous les chefs & conſeils ſe reſoluent, à faire pratiquer exac‍tement ces deux extremes : ſçauoir eſ‍t, toute rigueur enuers les traiſ‍tres & ſeditieux armez, & toute la douceur qu’il ſera poſsible enuers les catholiques paiſibles.
33Que de ceux-là, nul ne ſoit eſpargné : & qu’à ceux cy, ne ſoit fait aucun outrage ne force,

en leur conſcience, honneur, vie, & biens, ains

K.v.