Aller au contenu

Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
D I A L O G V EI I.

Quand il afferme n’auoir moins de ſoin de l’eſ‍tat auenir que de l’eſ‍tat preſent de ſa Republicque : he Dieu, quelle laſcheté voila.

L’hi. Ie t’aſ‍ſeure l’amy que ſi la Royne & ſon Conſeil ou le Parlement d’Angleterre ny remedie, qu’ils ſont venus comme à la veille de voir la ſubuerſion de leur eſ‍tat & de la Religion enſemble.

Le pol. Ha miſerables ! Et que tardent-ils, qui les empeſche d’y mettre la main deuant la main ?

L’hi. Rien ne les en deſ‍tourne que la deſbauche & la vanité de la cour, les delices des Prelats, la ſuperbe des nobles : Et pour le dire en vn mot le peu de zele que la plus part des Anglois a enuers le ſeruice de Dieu. Et Dieu par ſon ſecret iugement, pour ſe venger de telle laſcheté tient cõme en leſ‍ſe vne royne d’Eſcoſ‍ſe, que chacun cognoiſ‍t aſ‍ſez plus proche de la Couronne d’Angleterre, pour la laſcher tout auſsi toſ‍t apres la mort de ceſ‍te-cy. Et Dieu ſcait quel remuement on y verra s’ainſi aduient.

Le pol. O Seigneur ! Et vit-elle encore ceſ‍te fatale Medee ? Qui euſ‍t iamais cuydé cela ? Catherine de Medicis, & les enfans ont bien ſurpaſ‍ſé en luxure, en cruauté & perfidie treſ‍tous leurs deuanciers tyrans, ils les ont dy ie, iuſ‍tifiez, & aboly le plus de leur renom : Mais apres ceux-là, ie croy certes qu’on doit l’honneur à ceſ‍te-cy, d’auoir couché à toutes reſ‍tes ſon eſ‍tat, honneur & grandeur, & rafreſchy en plus de ſortes le ieu tragique malheureux. Il ſembloit bien que ſa priſon la deuoit auoir priuee des moyens de continuer ſes deportemens :

Mais à ce que l’on a veu la violence de ceſ‍t

eſprit