re, c’eſt pluſt oſt temerité que douceur.
L’Angleterre tient (comme l’on dict ) le loup
par les oreilles, ils ne le peuuẽt tenir long temps,
& encores moins le laſcher, que en l’vne & l’autre
ſorte il ne leur face beaucoup de mal. Le peril
y eſt tout euident, & ia eſſ ayé : vouloir encores
choquer au meſme eſcueuil où l’on vient de
faire naufrage, ce ſeroit à tort, comme dit le prouerbe,
qu’on accuſeroit Neptune.
Cela eſt bien certain, que tant que la royne
d’Eſcoſſ e y ſera, elle ne ceſſ era de troubler ceſt
eſt at, par conſpirations inteſt ines : Et ſi elle en eſt
vne fois hors (comme Charles de Valois s’eſſ aye
iournellement de l’en tirer) par guerre externe.
Il n’y a rien de ſi pernicieux à vn Royaume que
d’y auoir vn ſucceſſ eur, ayant des qualitez ſi pernicieuſes
à vn eſt at, que la royne d’Eſcoſſ e. Car
en premier lieu, C’eſt vn ſucceſſ eur ennemy, elle
l’auoit aſſ ez monſt ré par les guerres paſſ ees.
Mais en la conſpiration derniere elle a
deſcouuert la plus capitale haine qui ſe peut mõſt rer.
L’ambition & cupidité de ceſt e Couronne, ne
luy permet point d’attendre le temps de la ſucceſsion.
Elle a autrefois vſurpé le titre & les armes.
A preſent par ceſt e conſpiration, elle a monſt ré
d’en vouloir auoir la poſſ eſsion & la commodité.
Dauantage, elle eſt eſt rangere de nation, tellement
que l’affect ion naturelle, comme ſeroit
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