pour rendre la royne d’Eſcoſſ e iuſt iciable de la
royne d’Angleterre : Il n’y a homme de bon iugement,
qui ne die que ce ſeroit des pretendues couleurs
& recerches, pour ſe deffaire d’vne Princeſſ e
à qui l’on veut mal. Car puisqu’elle a eſt é auãt
ſa priſon en poſſ eſsion, de ſe dire Monarque en
ſon Royaume, elle ne peut eſt re par la contrainte
tenue, qu’en la meſme conditiõ qu’elle eſt oit lors
de la premiere heure de ſon empriſonnement.
Ce ſont les loix du grãd Empire Romain, en toutes
les grandes guerres qu’ils ont eues par toute
la terre : C’eſt la raiſon naturelle qui le perſuade
aſſ ez à vn chacun. Et de pretendre auſsi qu’elle
n’eſt plus Royne, qu’elle a eſt é priuee du Royaume par ſa
deſmiſsion, & par la deliberation des
eſt ats d’Eſcoſſ e : Ce ſont des traits que la Royne
d’Angleterre, ny autre Prince ne peut approuver,
ſans faire tort à l’authorité que tous les Princes
ſouuerains vſurpent & pretendent auoir, de iuger
& donner la loy à leurs ſuiets, non point eſt re iugez
ny receuoir la loy d’eux, ou eſt re cõtables de
leurs act ions qu’au ſeul Dieu quoy qu’ils facent.
Tu ſcay bien que le noſt re s’en eſt ſouuent fait à
croire. Et en telles occaſions, il ſemble que les
Rois ſont tous vnis à reprimer & cõbatre le faict
des ſuiets : Tant s’en faut que la royne d’Angleterre
s’en puiſſ e ſeruir pour s’approprier authorité
ſur le royaume d’Eſcoſſ e. Il reſt e donc à la royne
Marie Stuard, ceſt e qualité de Royne ſouueraine,
non inferieure de la royne d’Angleterre, laquelle
par conſequent ne peut iuſt ement cognoiſt re
ny iuger ſur elle : d’autant que le fondement