Pour concluſion, la punition de ceſt e conſpiration
ſur la royne d’Eſcoſſ e, ſuppoſe qu’elle ſoit
veritablement coulpable, quoy que ſachent dire
& alleguer ſes partizans, eſt treſ iuſt e, & legitime,
par toutes loix diuines, & humaines : vtile, voire
treſneceſſ aire, pour le ſalut, & conſeruation de la
perſonne de la Royne, & de tout l’eſt at d’Angleterre,
& meſmes de ceux, que la Royne a occaſiõ
d’aimer le plus. Au contraire, l’impunité, eſt vn
vray refus de iuſt ice, & de protect ion à ſes ſuiets,
vn meſpris du ſalut de ſon peuple, & (ce qui eſt
plus à regreter) vne deſertion, & contemnement
de la conſeruation de l’Egliſe de Dieu, & de ſon
pur ſeruice, lequel, comme tu as dict au commencement,
y ſeroit de tout point renuerſé, ſi la mort
de la royne Elizabeth aduenoit, deuant le ſupplice
deu à la royne Marie.
Dieu n’aura faute de moyens pour garantir ſõ
peuple eſleu, & amplifier ſon regne : mais malheur
au Paſt eur, qui aura nourry le loup dans le
troupeau : & au laboureur, qui n’a chaſſ é le ſanglier
de la vigne du Seigneur. Et comme dit Ezechiel,
au 33.chapitre : Celuy qui oit ſonner la trõpette,
& ne reçoit point l’aduertiſſ ement, ſi l’eſpee
vient, & l’occit, ſon ſang eſt ſur luy : & encores apres
il adiouſt e. La guette qui oyt le ſon de l’ennemy
venant, & n’aduertit, ſi l’eſpee vient, & occit
vn autre, le ſang de celuy-là eſt ſur luy : Car il
eſt mort en ſon peché. Mais il redemandera (dit
le Seigneur) ſon ſang de la main de la guette. Il ne
faut point dire, ce danger eſt loin de nous, ce ſera
apres la mort de la Royne : Dieu luy face la grace