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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/266

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D I A L O G V EI I.

ligue auec elle, que pour la deceuoir, & tromper, & trahir ſous meſme manteau, les poures Huguenots François : Que Dieu, qui luy a fait tant de faueur, que de la tirer de la priſon, à la Couronne d’Angleterre, luy demande preſentement, qu’elle tire hors de la preſ‍ſe, les membres de ſon fils Ieſus, & autres raiſons pregnantes, tirees non ſeulement de l’Eſcriture, laquelle nous monſ‍tre en mille paſ‍ſages, que ie luy alleguois, la ſymmetrie, & bõne intelligẽce, qui doit eſ‍tre au corps de Chriſ‍t ains auſsi, des raiſons, tirees de la neceſsité, de l’eſ‍tat, & d’autres que le ſens commun ſimplement nous dic‍te, nous enseignant de nous oppoſer à ces vilains & execrables mõſ‍tres, & de les retrencher d’entre les hommes, comme ennemis iurez du gẽre humain : Ainſi que Ciceron meſmes, le nous enſeigne, en ſon liure des Offices, duquel ie luy alleguay le paſ‍ſage, en langue Latine, que ſa maieſ‍té entend fort bien, qui dit, que nous ne pouuons ne deuons nous aſ‍ſocier, ou auoir commerce auec les tyrans, pluſ‍toſ‍t nous en eſloigner, & diſ‍traire : & que ce n’eſ‍t pas contre nature, de deſpouiller, ſi nous pouuons, celuy, que nous pouuons honeſ‍tement tuer : que tout ce genre peſ‍tifere, & prophane, doit eſ‍tre exterminé de la communauté des hommes, eſ‍tant choſe treſraiſonnable, tout ainſi comme nous voyons, qu’on retrenche les membres eſ‍tiomenez du reſ‍te du corps, de ſeparer du conſorce, & commune ſocieté des hommes, ces beſ‍tes cruelles, & farouches.

Apres(dis-ie) luy auoir remontré cela, & pluſieurs autres choſes, touchant la charité Chreſtie-

ne,