ſur ſes eſpaules, auquel il ait donné puiſſ ance &
authorité abſolue de commander indifferemmẽt
tout ce qu’il voudroit au peuple, qui l’auoit eſleu.
Au contraire touſiours le peuple en ſe ſoumettant
au magiſt rat, la auſsi lié & comme attaché à
certaines loix & conditions, leſquelles il ne luy eſt
permis d’enfreindre ny outrepaſſ er.
On voit encores auiourdhuy cela aux eſt abliſſ emens
& couronnemens des Rois : où l’on leur
offre certaine forme de iurement, qu’ils preſt ent
deuant qu’eſt re eſt ablis : s’aſt reignans par iceluy
aux conditions qui leur ſont offertes.
Sous telles conditions le Magiſt rat regne, &
ſous telles conditions luy doit le peuple obeir,
n’eſt ant en rien honeſt e d’eſt endre le commandement
ny l’obeiſſ ance hors ou par deſſ us icelles
conditions, que nous pouuons appeller, vltro citróque
& reciproquement obligatoires.
Nous auons vn ancien exemple de cecy aſſ ez à
propros au regne d’Iſrael. Dieu eſlit Dauid &
ſa poſt erité pour regir & gouuerner les Iſraelites.
Ils ſe ſoumettent à ſon Empire, ſous certaines
conditions & formule de iurement, que l’on
peut recueillir des paſſ ages de l’Eſcriture, où l’hiſt oire
du regne du roy Ioas eſt traitee : Là il eſt
dit que Ioiada ſacrificateur ſt ipulant, l’alliance
fut faite comme de nouueau entre Dieu, le Roy
& le peuple.
Dieu teſmoignoit par la bouche du Sacrificateur,
qu’il recognoiſſ oit ce peuple là pour ſon peuple :
& le peuple de ſa part reclamoit Dieu pour
ſon Dieu.