Pour ce faire ils auoyent donné charge à ſept
des plus auiſez obſeruateurs de l’antiquité de recueillir
de tous les bons liures qui traitent l’hiſt oire
& eſt at ancien des François & Gaulois, l’ordre,
police & forme de gouuernement qui eſt oit
parmi eux, auant que la tyrannie fuſt en regne : &
particulierement celuy de leur patrie du temps
que la religion en fuſt chaſſ ee, pour ramener le
tout à leurs principes.
L’hi. C’eſt tresbien fait : pleuſt à Dieu que i’y fuſſ e
pour leur en dire ce que i’en ſcay. Le doct e
Paſquier en ſon liure des recerches de la France,
releuera grandement de peine ces ſept deputez.
Et le grand Hotoman en ſa Francogaule, qu’il a
mis de nouueau en lumiere les en iettera hors du
tout tant il cotte dextrement les paſſ ages qui peuuent
ſeruir en ce fait.
Ce ſeroit vne belle choſe, ſi l’on pouuoit (en
retenant l’anciene religion) que les Albigeois du
temps du comte Raymond : les poures de Lyon,
ceux de la vallee de Pragela, ceux de Cabrieres &
Merindol ont tenu & que nous tenons auiourd’huy
plus dépuree Dieu mercy) ramener ceſt eſt at
preſent tout confit & rouillé en vices au modelle
de ce temps là. C’eſt vn auis que tu ſcay biẽ
eſt re le ſouuerain remede à vn eſt at du tout pourry
& preſt à cheoir comme eſt celuy de France.
Le pol. Cela eſt certain : & s’appelle radreſſ er, non
pas renuerſer l’eſt at, le ramener à ſon principe. Et
pour certain ces bonnes gens, pour la part qui les
touche, ſont ſur le point d’en venir là.
L’hi. O le beau trait que ce ſeroit ! pourueu qu’il