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D I A L O G V EI I.

uent : de ce qu’il les repouſ‍ſoyent trop rudemẽt de leurs murailles, ſouſ‍tenãs mieux qu’ils ne vouloyent & plus longuement leurs aſ‍ſauts. Nous ſceuſmes que le ſeigneur de la Noue qui par grãd merueille & admirable prouidẽce de Dieu auoit eſchappé les fillets des traiſ‍tres, ſe trouuant lors du maſ‍ſacre de Paris dãs Mons en Haynaut qu’il auoit aidé à ſurprendre par commandement du tyran, duquel ils attendoyẽt ſecours ſuyuãt ſa promeſ‍ſe donnee : nous ſceuſmes, dis-ie, qu’il eſ‍toit reuenu en France & à la cour, apres la reddition de Mons, ſous l’aſ‍ſeurance du duc de Longue-ville & le ſaufconduit du tyran : nous ſceuſmes qu’il eſ‍toit entré dés le commencemẽt des approches dans la Rochelle accompagné de l’abbé Gadagne auec charge expreſ‍ſe, que le tyran luy auoit donné de diuertir s’il eſ‍toit poſsible les Rochellois de leur conſ‍tance & opiniaſ‍treté, qu’ils appellent de ſe deffendre, & de leur promettre bon traitement, s’ils ſe vouloyent laiſ‍ſer tuer auec liberté de conſcience. A ceſ‍te nouuelle pluſieurs d’entre nous furent extremement marris de ce que ce gẽtilhomme auoit accepté telle cõmiſsion. Les autres eſ‍toyent faſchez ſimplement, de ce que au ſortir de Mõs il n’eſ‍toit allé en Angleterre, en Allemagne ou en Suiſ‍ſe, pour ſeruir à ce qu’il euſ‍t peu pluſ‍toſ‍t que reuenir en Frãce. D’autres excuſoyẽt ſon retour, à l’occaſiõ de ſes enfans qu’õ luy detenoit deſ‍ſous garde, qu’il deuoit taſcher de les rauoir : & qu’il n’auoit de moins peu faire que d’accepter cõtre ſon gré vne charge tant deshoneſ‍te : quelques autres eſ‍toyent bien aiſes, qu’õ luy euſ‍t

dõné telle commiſsion.

i.ii.