que les Rochellois apres Dieu doyuent au ſeigneur
de la Noue, tout ce qu’ils ont du premier
cœur & de l’aſſ eurance qu’ils eurent ſur ces premiers
commencemens, qu’il leur mit le cœur au
vẽtre, qu’il les ordonna mieux qu’on ne ſcauroit
dire, qu’il les aguerrit leur faiſant faire pluſieurs
bonnes & belles ſorties auec leur auantage qui
leur ſeruoit de bonne curee, luy eſt ant touſiours
le premier à la meſlee, & le dernier à la retraite.
Au ſurplus pource que le ſiege continuoit lõguement
deuant la Rochelle, que les bleds & poudres
approchoyent de leur periode, & l’eſperance
d’eſt re auituaillez alloit touſiours amoindriſſ ant.
Les Rochellois ayans pour leur conſeruation
fait tenter toute ſorte d’honneſt es ſecours
& remedes, furent contraints à la fin de regarder
comme de nouueau à leurs titres & liberté, pour
ſcauoir au vray quelle eſt oit l’obligation que pretendoit
la maiſon de Valois ſur eux, s’elle s’eſt endoit
iuſques là de leur pouuoir rauir leurs vies,
leurs biens, leurs honneurs & celuy de leurs femmes,
& leurs familles : & iuſques à les faire perdre
& damner auec tous les diables pour faire ſeruice
aux Valois, comme ils demandoyent en ſubſt ance.
Surquoy ayans trouué par eſcrit en bonnes
& ancienes pancartes, que l’obligation eſt oit
fort petite & bien aiſee, ſous des conditions toutefois
qu’on leur auoit ſouuent rompu, eux ayans
touſiours de leur part plus ſatisfait, qu’à leur deuoir.
Et que lors c’eſt oit à tout rompre : apres auoir
fait clerement voir leurs droits au Conſeil,
qui pour ce fut aſſ emblé d’entre eux & qu’ils eu-