la vie eternelle, iuſques au dernier ſouſpir de ceſt e-cy.
Les ſoldats, le Peuple, les femmes & iuſques
aux petits enfans de la ville, qui ſuruiuoyent à
la faim, languiſſ ans es trenchees, emmy les rues
& dans les maiſons, ne ceſſ oyent de tendre les
mains au ciel, d’y eſleuer leurs yeux, attendans
ſecours du treſ-haut.
Leurs miniſt res faiſoyent vn ſingulier deuoir
a les cõſoler, à les exhorter & encourager à bien
faire, & à mieux eſperer. Leur remonſt rans : que
combien que la conſpiration des ennemis s’eſt endit
iuſques à vouloir racler la memoire des
bons de deſſ us la terre, afin qu’il n’y euſt que le
ſeul regne des meſchans en vogue : que toutefois
il en iroit tout autrement.
Que les Roys de la terre auoyent beau ſe mutiner,
beau comploter, & s’eſleuer contre le Seigneur
pour rompre & ſecouer ſon ioug, & pour
ruiner ſon Egliſe : que celuy qui habite es cieux
s’en rira : que le Seigneur ſe moquera d’eux, leur
parlera en ſon courroux, & les eſt onnera par ſa
fureur, qu’il les caſſ era par ſon ſceptre de fer, &
les briſera comme vn vaiſſ eau de potier. Qu’ils
s’aſſ eurent que la pierre, que Nabuchadonozor
vit en ſonge couppee ſans mains, caſſ era le fer, la
terre, l’airain, l’argent & l’or de l’image & ſeront
comme la paille que le vent emporte, & que ceſt e
pierre deuiendra vne grande montagne, &
remplira toute la terre, briſant tout autre Royaume,
Principauté & hauteſſ e, qui s’oppoſe au
Royaume eternel de Ieſus Chriſt .