luy obeir & ſe fier tant de luy que de luy donner
quelque auantage (ie ne ſcay ſi ce ſera ſageſſ e
de l’oſt er de là où il faiſoit bien pour l’auancer
en vn lieu où il pourra mal faire) mais il ne
peut faillir d’y auoir de la bonté du coſt é de ceux
qui l’eſleuent, de ne craindre point mal de celuy
de qui on n’a receu que bien.
Mais bon Dieu ! Que peut eſt re cela ? Comment
pourrons-nous dire que cela s’appelle ?
Quel mal heur eſt celuy la ? Quel vice ? ou pluſt oſt ,
quel mal-heureux vice ? voir vn nombre infini
de perſonnes, non pas obeir, mais ſeruir, non
pas eſt re gouuernees, mais tyranniſees : n’ayant
ni biens, ni parens, ni femme, ni enfans, ni leur
vie meſmes qui ſoit à eux. Souffrir les paillardiſes,
les pilleries, les cruautez, non pas d’vne armee,
non pas d’vn camp Barbare, contre lequel il
faudroit deſpendre ſon ſang & ſa vie, mais d’vn
ſeul, non pas d’vn Hercule, ne d’vn Samſon, mais
d’vn ſeul hommeau le plus laſche & femelin de
toute la nation. Non pas accouſt umé à la poudre
des batailles, mais encores à grand peine au
fable des tournois. Non pas qui puiſſ e par force
commãder aux hommes, mais tout empeſché de
ſeruir vilemẽt à la moindre femellette. Appellerõs-nous
cela laſcheté ? Dirons-nous que ceux-la
qui ſeruent à vn ſi laſche tyran ſoyent couars &
recreuz ?
Si deux, ſi trois, ſi quatre ne ſe defendent d’vn,
cela eſt eſt range & poſſ ible pourra-l’on biẽ dire
lors à bon droit que c’eſt faute de cœur. Mais ſi