Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
D I A L O G V E.

auſsi le Conneſtable, & le mareſchal ſainc‍t André, tant à cauſe de la recerche qu’ils craignoyẽt qu’on fiſ‍t vn iour ſur eux, des dons immenſes, receus du Roy, contre les loix du Royaume, que pour la crainte qu’ils auoyẽt d’eſ‍tre contrains de rendre les confiſcations des Lutheriẽs & Huguenots, ſi vne fois ils auoyent le credit & la faueur : Pluſieurs autres grands ſeigneurs auſsi ſe rengerent du coſ‍té de meſsieurs de Lorraine, en haine de ceſ‍te doc‍trine de l’Euangile. L’expugnation de laquelle eſ‍tant iuree par eux, le duc de Guyſe commença à faire preuue de leur deſ‍ſein ſur les Huguenots de Vaſ‍ſy, deſquels luy ou ſes gens tuerent vn bon nombre, ainſi qu’ils les trouuerent aſ‍ſemblez au preſche. Quand & quand le prince de Condé par le commandemẽt de la Royne mere (qui par letres & courriers luy reccomandoit la defenſe d’elle & du Roy ſon fils, ayant deſcouuert l’entrepriſe de meſsieurs de Lorraine, & de leurs confederez) prit les armes, & les fit prendre auec luy aux Huguenots de la Frãce, pour la conſeruation du Roy, de ſes Edic‍t, vaſ‍ſaux & fuiets.
Meſsieurs de Lorraine, ayans auparauant aſ‍ſemblé forces de pied & de cheual en grand nombre, & auec eux le Conneſ‍table, & le mareſchal ſainc‍t André, vindrent à la Cour armez : & la s’eſ‍tans emparez du Roy, eurent auſsi à la fin ſa mere fauorable à leur party.
Le po.
Il eſ‍t ainſi. Et voila d’où nous vindrẽt beaucoup de maux : car ſi la Royne mere n’euſ‍t jamais donné courage & mandemẽt au prince de Cõdé de s’armer, ou l’ayãt fait, s’elle n’euſ‍t point à la fin