tils-hommes Catholiques vouloyent faire gageure
auec des Huguenots, que deuant quatre mois
ils iroyent à la meſſ e.
Qu’on ſentoit courre vn bruit d’entre les principaux
du peuple de Paris, qu’en ces nopces, ſe
reſpandroit plus de ſang, que d’eau.
Que les Commiſſ aires, Centeniers, & Dixeniers
de Paris, braçoyent quelque entrepriſe,
facile à eſt re deſcouuerte à qui y regarderoit de pres.
Qu’vn fameux Aduocat Huguenot du palais
de Paris, auoit eſt é aduerti par vn Preſident, de ſe
retirer pour quelques iours auec ſa famille hors de
Paris, s’il vouloit conſeruer ſa vie, & celle des ſiẽs.
Qu’vn Italien engageoit ſa teſt e, au cas que ces
nopces s’accompliſſ ent : Et vn autre Italien à la
table de Iean Michael & Sabalin ambaſſ adeur de la
ſeigneurie de Veniſe, ſe vantoit de ſcauoir le moyen
pour ruiner les Huguenots en vingt-quatre
heures.
Autres ſemblables choſes ſe reſpandoyent parmi
le vulgaire, deſquelles auſsi l’Admiral eſt oit
aduerti :
On adiouſt oit à cela, que la fact ion des ſeditieux,
deſiroit la ruine des Huguenots ſur toutes
choſes, Que le lieu & le temps la facilitoyent : La
voulant donc, & la pouuãt mettre à effect , qu’on
ne deuoit attendre autre choſe d’eux.
A tout cela, l’Amiral ſans peur, touſiours ſemblable
à ſoy, touſiours cõſt ant & aſſ euré ſur la
bõté du Roy, ne pouuoit prẽdre occaſion d’alarme.
Le ieudi il fut dict au conſeil priué du Roy,
qu’on auoit veu certains hommes à cheual,
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