Page:Revilliod - Portraits et croquis, tome 2, 1883.pdf/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
237
D’UNE PAYSANNE DES GRISONS

M. LEGOUVÉ A L’ACADÉMIE FRANÇAISE. 29 février 1856.

« Il faut que je m’en aille, disait un jour le bon La Fontaine au milieu d’un dîner. « Mais qui

— « Il faut que j’aille vous presse, » lui répondit-on. à l’Académie. > — « Vous avez encore deux heures, et d’ici à l’Académie le chemin est court. » « Oui, mais je prendrai le plus long. » Ainsi dit le fabuliste : quant au public, il ne s’est pas montré hier de cet avis, car à midi déjà les banquettes de l’hémicycle du Palais Mazarin se garnissaient de femmes du monde en fraîches toilettes, d’artistes et de littérateurs, attendant avec impatience que deux heures sonnassent. Il est vrai qu’hier l’Académie était en fête, elle recovait dans son sein un nouvel immortel à qui clle allait donner le baptême traditionnel de la réception publique. Cette cérémonie ne devait présenter, d’ailleurs, aucune de ees émotions puissantes dont on est si avide de nos jours : c’était un plaisir délicat, s’adressant plutôt aux lettrés et aux gens de goût ; toutefois le publie ne s’en pressait pas moins aux portes de l’Institut, spectacle consolant dans le temps de dévergondage littéraire et de matérialisme où nous [Is

br ia

let ge