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MANDRIN.

brigade de Romans ; Mandrin lui tendit une embuscade et la détruisit.

Ce premier triomphe eut du retentissement et amena à notre homme des recrues, tous les mauvais sujets du pays. mais en même temps, nous dit avec raison M. Jarrin, les hommes les plus énergiques, à la tête de qui Mandrin, parcourant les belles montagnes du Dauphiné, dont il connaissait tontes les retraites, tous les passages, guide sa troupe nombreuse et résolue, préludant pratiquement et sur une large échelle aux théories du libre échange, ne refusant jamais de faire le coup de mousquet avec les employés des Fermes, puis bientôt attaquant leurs postes et les dispersant. Des renforts furent envoyés, il leur écharpa par ruse. Quand il ne pouvait mieux faire, il mettait la frontière entre eux et lui. De l’autre côté était la eol

al b Savoie, que la savante politique de Versailles avait livrée, pendant la guerre de la succession d’Autriche, aux Espagnols commandés par l’infant don Philippe, gendre de Louis XV. Pendant six années, les Castillans avaient à plaisir ruiné ce pauvre pays. Depuis la paix de 1748, il était battu par quantité de soldats licenciés, d’Espagnols déserteurs, de paysans ruinós par les exactions. Il y avait, dit M. SaintGenis, l’historien de la Savoie, des troupes de malfaiteurs sur le Mont-Cenis, dans les Bauges, dans le Chablais : des rôdeurs pillaient des barques sur le Rhône, les gorges du massif de la Grande-Chartreuse servaient d’asile aux bandits, le bailliage de Novalaise était plein de contrebandiers.2 On peut juger comme Mandrin était accueilli là. Il s’y reposait, s’y refaisait, puis rentrait sur le territoire de France à l’improviste, par des points où il n’était pas attendu et qu’on ne gardait pas, par des vil

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