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AURÈLE ROBERT.

AURĖLE ROBERT. 333

unie à un mélange de tons souvent criards. On n’y rencontre pas ce moelleux, cette douceur de formes indispensables à la perfection du genre, et qui font regretter que des demandes trop répétées aient éloigné le maître de son véritable courant, de celui où il réussissait le mieux. Chose à remarquer, dans les travaux de son âge avancé, Aurèle Robert pécha souvent contre le coloris, ses derniers portraits notamment sont peints uniment en grisaille. On comprend qu’avec une activité pareille l’imagination, les moyens du peintre devaient finir par souffrir et s’épuiser, ce qui serait certainement arrivé si de temps en temps des distractions, surtout l’éloignement de son atelier, n’étaient venues apporter à la force créatrice une vie nouvelle. L’artiste lui-même sentait qu’il se lassait, de là ses plaintes répétées sur la difficulté de trouver autour de lui des sujets de travail, et ce ne fut que de l’autre côté des Alpes qu’il eut la joie de recueillir des études, lesquelles rendireut à son ancien génie tout son élan. Cette occasion heureuse s’offrit à Aurèle dans un voyage qu’il fit dans le Tessin, durant l’année 1848, en compagnie d’un ami des arts neuchâtelois, M. Edouard de Pourtalès.A Lugano, Anrèle apprit à connaître la sacristie de Sainte-Marie des Anges, qui devint dès lors un de ses motifs d’études préféré. Dans ce temps, le lieu où se trouve la fresque était un intérieur bien conservé, riche de couleurs, doucement éclairé par les rayons de lumière tomnbant tamisée par les vitraux coloriés des fenêtres. Aussi ee n’est pas moins de einq fois qu’Aurèle a traité ce même sujet, dont l’esquisse originale et les dessins du cloître, plus une vue de la ville prise de San-Lorenzo, sont la propriété de la Société des arts de Neuchâtel.