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AURÈLE ROBERT.

AURÈLE ROBERT. 347

d’Aurèle, quitté avce celui-ci Ried, cette maison hospitalière, les deux amis se rendirent, à la suite d’une invitation, passer quelques moments avant de se séparer à la Terrasse, villa située un peu en dehors de Bienne, où habitaient des parents d’Aurèle. Là, quand on eut admiré des tableanx réunis par le maître de la maison, un amateur des arts, l’on se mit à parler du goût qui commençait à se répandre depuis quelques années dans la ville do Bienne même d’une façon réjouissante : « Ce goût de l’art qu’ont pris les gens de Bienne, dit l’un, est d’un bon augure pour l’avenir ; d’ailleurs, ajouta-t-il, je crois ne pas me tromper en disant que le vent qui souffle de Ried y est pour nne bonne part. >— Comment ça ? lui répondit Aurèle ; voyons, voyons, point d’exagérations, restons dans la vérité ! > « Il a raison, répondit le maître de la maison, et pour engager l’avenir en faveur du musée que nous bâtissons, ou il y aura une galerie de tablcaux, oui, Messieurs, une galerie de tableaux à Bienne ! Il y a dix ans, qui aurait eru ça possible ? Eh bien, moi, pour ma part, je m’inscris, je livre le premier tableau, et voilà notre Aurèle Robert qui, j’en suis certain, ne fera pas moins que moi et en livrera un aussi. > «  Accepté ! dit Aurèle, je donne un portrait, qui plus est, le portrait du colonel Schwab, parce que sans lui on ne serait jamais arrivé, dans notre petite ville, à prendre une résolution pareille à celle de fonder un musée. »

En dépit des attaques d’un mal qui faisait parfois gravement souffrir Aurèle Robert, le condamnant momentanément à l’inaction, il n’en resta pas moins jusqu’à sa fin fidèlement adonné à ses travaux. C’est ainsi que dans lannée 1870 il acheva un tablean de l’église Saint-Marc, de petites dimensions, mais pré-