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AUGUSTIN THIERRY.

Sumptam de fronte coronan Immisit celo.

OVIDE. Il ne connaît guère la Suisse celui qui ne l’a visitée que dans les jours d’été, qui ne l’a pas vue en hiver quand, grâce à un froid vif, l’air prend une ténuité, une transparence extrêmes. Environ une heure avant le lever du soleil, les pointes des montagnes couvertes d’une abondauce de neige, laquelle donne à leur aspect une blancheur nouvelle, se dessinent, si la température est basse, sur un ciel absolument sans nuages, avec une rigidité n’ayant pas d’exemple dans une autre saison. Il me souvient d’un matin, heure avant que l’astre du jour eût fait son apparition, par

leurs sommets, réfractant sur le ciel des rayons qui, avant que d’atteindre les vallées, formèrent une immense couronne lumineuse au-dessus du Môle et c’était une demiles

montagnes commencèrent de s’éclairer des pies qui l’avoisinent, et de scs reflets elle éclaira la terre, où le jour n’avait point encore entièrement paru. « O Dien ! » ne pus-je m’empêcher de m’écrier à cette vue, < c’est là la couronne céleste que tu envoies à tes enfants ? >