Page:Revoil - Les Exiles.djvu/163

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Théobald déguisé en chasseur ; un vrai braconnier d’opéra, le Robin du Freyschütz, botté, frisé, ganté, comme s’il sortait de la coulisse ; — il lui parut ainsi si ridicule au milieu de cette vaste plaine inculte qu’elle ne put retenir un petit éclat de rire moqueur ; il parla, et ses paroles se trouvèrent tellement en désaccord, avec les impressions qu’elle ressentait en ce moment qu’elle le jugea dépourvu même de cet esprit d’à-propos qui lui donnait d’ordinaire une certaine grâce. Le cadre parisien lui manque, pensait-elle, et hors du cadre ce n’est plus qu’un mauvais tableau. Elle était si irritée contre elle-même d’avoir pu se préoccuper d’un tel personnage durant quelque temps ; qu’elle s’en moqua sans pitié. Ils furent bientôt guéris l’un de l’autre, lui en la croyant railleuse et méchante, ce qu’elle n’est point ; elle, en s’apercevant que sous les dehors du