Page:Revoil - Les Exiles.djvu/172

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été ennobli par lui. La jeune duchesse, par ses titres, sa beauté et surtout son immense fortune, occupa, dès son entrée dans le monde, un rang qui faisait bien des jaloux. N’avait-elle pas tous les avantages qui composent ce que le monde est convenu d’appeler le bonheur ? L’éducation de la jeune femme avait été brillamment frivole ; aussi jouissait-elle pleinement, en étourdie et avec une insouciance d’enfant gâté, de tous les plaisirs que sa position lui offrait. Après deux ans de mariage, qui n’avaient été pour elle qu’une longue fête, elle mit au monde une jolie petite fille qui, par un caprice étrange et poétique de sa mère, fut appelée du nom grec et charmant de Cléophée. Cette enfant fit comprendre le bonheur à la jeune duchesse, qui, jusqu’alors n’avait connu que la distraction ; son cœur s’ouvrit à un sentiment profond qui la rendit plus grave et plus sensible, sans toute-