Page:Revoil - Les Exiles.djvu/186

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quoi cette existence si rude à côté de la nôtre si douce et si facile ? Il me semble que c’est offenser Dieu que d’être complètement heureux quand on voit souffrir !

Un jour, en Russie, un élégant briska faisait traverser rapidement une steppe à la mère et à la fille, tout-à-coup Cléophée aperçut dans la campagne déserte de lourds charriots où l’on avait entassé de pauvres proscrits polonais que l’on menait en Sibérie. L’enfant par un cri fit arrêter le briska, elle voulut descendre et voir de près ces malheureux exilés, il y en avait de tout âge.

— Ma mère, demanda Cléophée, qu’ont donc fait ces hommes pour être enchaînés de la sorte ?

— Ils sont coupables, répondit la duchesse