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Page:Revue Contemporaine, série 2, tome 54, 1866.djvu/518

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LA DERNIÈRE CHANSON

SCÈNES DU MACONNAIS

PREMIÈRE PARTIE

La salle de danse est le lieu de réunion le plus important des villages mâconnais. Le porche de l’église, les cabarets et, en hiver, les étables, sont aussi des centres de causerie ; mais la sortie de la messe n’assemble sur la place que les cultivateurs occupés du cours des céréales ou de la dernière gelée ; les cabarets ne groupent que de rares joueurs autour de leur unique billard, et les veillées dans les étables disséminent les villageois selon les quartiers ou les hameaux qu’ils habitent. La salle de danse seule a le privilége de réunir, chaque dimanche, la population tout entière.

C’est là que se préparent les mariages ; là que les mères Supputent la fortune de celui-ci, les chances que donnent à celui-là sa prestance et son esprit ; là que chaque jeune homme courtise pendant de longues années la jeune fille de son choix. Ce vieux mot, courtiser, dont Le sens disparaît de jour en jour, est employé dans tout le Mâconnais et peut seul exprimer ce servage amoureux, qui à ses règles, ses formes consacrées par un usage séculaire, et qui jette une poésie agreste sur les romans de cœur de ce pays.

Parmi les villages du Mâconnais qui conservent le goût le plus vif