Page:Revue Contemporaine, serie 1, tome 1, 1852.djvu/17

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tés, ses rayons traversent l’étendue et vont chercher les yeux que ses ténèbres avaient éteints. L’objet de cette Revue sera de travailler, dans la mesure de ses forces, à ce grand ouvrage, en réveillant partout les sentimens, les idées, les émotions qui peuvent ouvrir les âmes au spiritualisme chrétien. Chacun apportera son effort faible ou puissant, et Dieu, qui ne demande pas à l’homme au-delà de ce qu’il lui a donné, bénira la bonne volonté de ceux à qui il n’a pas accordé la puissance. C’est ainsi que, lorsqu’on bâtit une église dans notre Bretagne, tous concourent à l’œuvre : les riches apportent leur argent, les pauvres leur travail ; tel petit propriétaire équarrit une solive, tel autre, possesseur d’un cheval, voiture quelques fragmens de granit ; tous accourent comme à une fête, les plus vigoureux dressent la charpente, d’autres construisent les piliers, et puis l’on voit une pauvre veuve, revenant le soir de sa laborieuse journée, rapporter dans un panier quelques cailloux, suivie de son enfant qui vient offrir pour tribut un peu de sable ramassé sur la grève, et l’église s’élève, sortant de cet effort unanime, digne séjour du dieu qui a accueilli les offrandes des rois, salué le denier de la veuve, ordonné qu’on laissât venir à lui les petits enfans, et qui bénit les efforts de tous.