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tion des relations effectives de Berlioz avec Wagner, et des différences foncières par lesquelles, en dépit de leurs tendances également révolutionnaires, ils se distinguent radicalement l’un de l’autre, peut être considérée dès maintenant comme définitivement étudiée.

Au reste, il n’est pas un musicien, pas un amateur éclairé qui ne connaisse les excellents travaux de M. Tiersot sur l’histoire de la musique française. On retrouvera dans son nouveau livre ses mérites ordinaires, la sûreté de sa méthode, l’exactitude du jugement critique ; mais on sera, d’autre part, séduit, sans nul doute, par un certain ton de sympathie chaleureuse, qui achève d’assurer à l’ouvrage son caractère de vivante originalité.


Nouvelles Diverses

Vienne. – Un programme heureusement choisi avait attiré toute la haute Société viennoise, très friande de bonne musique, au concert artistique organisé mardi dernier dans les salons de l’Hôtel du Nord.

Mme Roger Miclos, pianiste, dans la Sonate en ré majeur de Rubinstein, a, dès le début, fait applaudir les qualités maîtresses de son jeu à la fois sévère et caressant, tour à tour léger, souple, brillant – Comme dans l’Arietto d’Haydn, ou la Barcarolle de Fauré – puis grave, moelleux, reposé, dans la Ballade de Chopin, par exemple, où ses traditions classiques, sa science de la pédale et sa vigueur dans l’attaque ont été particulièrement appréciées.

Le violoncelliste, M. J. Hollmann, est un virtuose merveilleux qui a soulevé l’enthousiasme de toute la salle par sa vélocité étonnante, son coup d’archet ample et plein et surtout par cette sonorité extraordinaire qui a fait l’illustration de son nom, et qui n’exclut ni la finesse, ni les nuances. L’Aria de Bach, la Mazurka extraite de ses œuvres et la Polonaise, de Chopin, ont été pour lui de véritables triomphes.

Enfin, M. L. Ch. Battaille, baryton du théâtre de la Monnaie, et fils de celui qu’on nommait jadis « Le Grand Battaile » a chanté des morceaux divers avec âme et sincérité.

A. G.

Le répertoire à Paris.

À l’Opéra : Tannhauser (R. Wagner) ; Le Prophète (Meyerbeer) ; La Korrigane (Widor) ; L’enlèvement au sérail (Mozart) qui accompagne sur l’affiche L’Étranger, l’œuvre si poignante du maître d’Indy. La première de ces deux œuvres a été un triomphe et l’on a ovationné longuement les interprètes de M. Vincent d’Indy.

À l’Opéra-Comique : Lakmé (Léo Delibes) ; Carmen (Bizet) ; Les Noces de Jeannette (Victor Massé) ; Pelléas et Mélisande (Cl. Debussy) ; Werther (J. Massenet) ; La vie de Bohême (Puccini).

Au Théâtre lyrique municipal : Hérodiade (J. Massenet) ; La Juive (Halévy) ; La Flamenca (Lambert).

On annonce comme très probable l’engagement à Lyon, pour la saison prochaine, de Mlle Milcamps, en remplacement de Mme I. Davray, notre actuelle chanteuse légère, dont la voix peu fraîche et les minauderies exagérées ne sont pas goûtées de tous les mélomanes lyonnais.

D’autre part le réengagement de M. Flon, notre excellent chef d’orchestre, et celui de M. Verdier, sont choses faites.

La semaine dernière a été donné à Angers la première représentation de l’Étranger de Vincent d’Indy. L’œuvre a obtenu un grand succès.

S’il faut en croire Willy, un journal de Nancy aurait annoncé en ces termes la mort de M. du Locle, le librettiste de Reyer :

« Capri. – M. Camille du Locle, auteur français qui a composé les librettos de plusieurs opéras d’Ernest Renan, est mort ici à l’âge de 74 ans. »

New-York. – L’archevêque de Long-Island vient de mettre à l’index l’œuvre de Wagner, Parsifal, comme n’étant qu’un blasphème en musique et une apothéose du paganisme.

M. Huguet, l’ancien baryton d’opéra-comique de notre Grand-Théâtre, vient d’être renommé directeur du théâtre de Genève pour une nouvelle période de deux ans.

Le Propriétaire-Général : Léon Vallas.

Imp. Waltener & Cie, rue Stella, 3, Lyon.