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MM. Rinuccini et Geloso. Rappelons que le programme de cette soirée comporte les quatre premières sonates pour piano et violon de Beethoven (op. 12, no 1 en ré majeur ; op. 12, no 2, en la majeur ; op. 12, no 3 en mi bémol majeur ; op. 23, en la mineur). Salle de musique classique de Dufour et Cabannes.

Le concert Marteau qui devait avoir lieu dimanche dernier a été renvoyé au mois de février.

Nous sommes heureux de pouvoir annoncer à nos lecteurs un concert qui sera donné dans le courant de février, par l’orchestre des Concerts-amoureux, sous la direction de M. Camille Chevillard. Cette soirée, qui sera certainement un des gros événements artistiques de l’année, nous la devrons encore à l’initiative hardie de M. Dulieux, qui nous a déjà procuré dans ces dernières années le rare bonheur d’entendre le célèbre orchestre Philharmonique de Berlin, sous la direction de Richter et de Nikisch.

Nous croyons savoir, d’autre part, que, en cas de réussite — et le succès de cette première soirée est assuré — M. Dulieux engagerait l’orchestre Lamoureux pour un deuxième concert dont le programme comporterait l’audition de la Damnation de Faust.

On annonce, d’autre part, un concert de M. Dressen, professeur de violoncelle à la Schola Cantorum, et de Mlle Barry (Salle Philharmonique, vendredi, 29 janvier).

Nouvelles Diverses

Les musiciens du Théâtre des Arts de Rouen s’étaient récemment mis en grève en demandant de toucher un cachet supplémentaire pour les matinées ; leur grève vient de se terminer. Devant la décision du directeur de ne pas céder et de fermer plutôt le théâtre les musiciens, par esprit de solidarité et afin de ne pas laisser sans emploi le petit personnel, notamment les choristes et les danseuses, viennent de reprendre le pupitre aux anciennes conditions.

M. Siegfried Wagner compose en ce moment un nouvel opéra dont le sujet est emprunté à une légende autrichienne, et qui s’appellera Bruder Lustig.

L’empereur de Russie vient de faire don au théâtre de Darmstadt d’une somme de 200.000 marks pour remonter entièrement Aïda.

Le Théâtre des Arts a donné la semaine dernière la première représentation de Sapho. Le rôle de Jean était chanté par M. Galand qui le créa l’an dernier sur notre scène lyonnaise.

En 1802, le célèbre violoniste Kreutzer s’était associé avec Chérubini, Mehul, Rode, Nicolo, Isouard et Boïeldieu, pour fonder une maison dans laquelle ils exploitaient et leurs œuvres et aussi celles de leurs confrères. Voici ce qu’on lisait à ce sujet dans les Petites Affiches du 16 frimaire an xi (7 décembre 1802) :

« Il vient de se fonder à Paris une maison de commerce d’un genre absolument nouveau, et bien propre à fixer l’attention comme à exciter l’intérêt du public. Plusieurs artistes ou compositeurs de musique, du mérite le plus reconnu, las de faire, par leurs ouvrages, la fortune de certains marchands souvent ignorants dans cette partie, toujours avides de gain et parcimonieux envers les auteurs, se sont réunis pour élever un magasin de musique, dans lequel, outre tous les ouvrages des auteurs, on trouvera les leurs… Si les plus célèbres gens de lettres de la capitale se réunissaient aussi pour fonder une maison de librairie on ne verrait plus tant de libraires enrichis et tant de pauvres auteurs logés dans des greniers !…

Mais revenons à nos artistes. C’est rue de la Loi (rue Richelieu), no 268, en face de la rue de Ménars qu’ils ont pris un très beau magasin, et l’on sera étonné de trouver parmi les noms de cette nouvelle boutique, ceux des C.-C. Chérubini, Méhul, Rode, Kreutzer, etc. Ainsi donc, tous amateurs qui voulez vous procurer de la bonne musique, allez chez les six artistes réunis, vous y trouverez les ouvrages nouveaux ci-après, qu’ils mettent en vente dès ce moment. »