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juste d’ajouter qu’abstraction faite de la rapidité exagérée des mouvements, les deux autres parties ont été bien exécutées et nuancées.

Une véritable ovation a été faite à MM. Rinuccini et Geloso. L’assistance ne les félicitait pas seulement de la belle séance qui venait de prendre fin. Elle les remerciait aussi de leur magistrale exécution des dix sonates de Beethoven.

S.

Symphonie Lyonnaise

Le programme du concert donné mercredi dernier par la Symphonie Lyonnaise était très heureusement composé et son interprétation fut très intéressante. Il comportait la Symphonie héroïque, correctement jouée (la Marche funèbre nous a pourtant semblé prise dans un mouvement trop lent) ; de délicieux airs de ballets tirés de Castor et Pollux de Rameau et l’Ouverture d’Iphigénie en Aulide de Gluck. Un virtuose violoncelliste, M. Vandœuvre, prêtait son concours à cette soirée : dans un concerto de Molique et dans diverses pièces de Brahms, Boccherini et Popper, il a fait apprécier de bonnes qualités de virtuosité : il est regrettable que sa sonorité soit si mince.

Nous avons déjà dit plus d’une fois combien nous étions reconnaissants aux amateurs de la Symphonie Lyonnaise de leur effort artistique. Nous nous associons entièrement aujourd’hui à l’opinion d’un de nos collaborateurs parue dans le dernier numéro du Tout-Lyon et reproduite ci-dessous, bien que nous y soyons un peu visés, nous qui nous sommes permis de critiquer quelquefois la composition et l’interprétation des programmes de l’excellente société d’amateurs :

« Les dévoué amateurs ont plus de mérite qu’on ne le croit généralement à organiser des séances mensuelles aussi intéressantes, étant donné les nombreuses difficultés qu’ils doivent surmonter, notamment l’inexactitude aux répétitions (inhérente à toute société d’amateurs) et la mauvaise volonté de certains auditeurs intransigeants, habile à discuter l’intérêt des programmes ou à se fourvoyer, au jeu facilement dangereux, sinon déplacé, des habituelles comparaisons entre le niveau des exécutions, toujours pour le moins honorables et, ne l’oublions pas, à peu près gratuites, de la Symphonie Lyonnaise, avec des auditions similaires données à des époques plus ou moins lointaines et en échange de rétributions beaucoup plus onéreuses, par des orchestres professionnels, ayant jadis fonctionné à Lyon. Rappelons-nous, à ce propos, que la Symphonie Lyonnaise, en moins d’un an nous a fait entendre des œuvres importantes et généralement tout à fait inconnues du public lyonnais telles que la Symphonie de M. Neuville, l’Ouverture pour le Roi Lear, de M. Savard, l’Intermède de Rédemption, de Franck, enfin l’admirable Antar, de Rimski-Korsakoff et plus récemment, l’Harold en Italie, de Berlioz ou l’étincelante Espanâ de Chabrier, et avouons qu’il y aurait mauvaise grâce à chicaner sur certains défauts d’exécution des amateurs capables d’accomplir un semblable geste, par la seule force de leur dévouement à la musique ».

J. C.

MM. les Artistes et Organisateurs de Concerts qui désirent qu’il soit rendu compte de leurs auditions sont priés d’adresser un double service à la Rédaction de la Revue Musicale de Lyon, 117, rue Pierre-Corneille.

Nouvelles Diverses

La Société nationale de musique a donné, samedi soir, dans le local de la Schola Cantorum, à Paris, la première audition de trois Sonatines d’Automne, Crépuscule candide, les Trois clefs, Caresses tristes, écrites sur des poésies de Camille Mauclair, par M. Mariotte, le distingué chef d’orchestre de la Symphonie lyonnaise, qui ont valu à l’auteur et à ses deux interprètes, M. Jemain, pour la partie de piano, et Mme Marguerite Mauvernay, professeur de chant à notre Conservatoire, le plus vif et le plus éclatant succès.

Un admirateur passionné des Huguenots fait un procès au directeur d’un grand théâtre de Belgique pour n’avoir pas donné dans son intégralité le chef-d’œuvre de Meyerbeer.