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en a une énorme ici : tous mes fournisseurs ont majoré leurs prix ; ils me présentent des notes démesurément enflées en se disant sans doute que ça doit m’être bien égal. Vous allez être la cause indirecte de ma ruine. Rectifiez, je vous en prie, rectifiez… »

Le Berliner Tageblatt nous apprend qu’une nouvelle scène d’opéra doit se fonder à Berlin pour donner des interprétations dans le genre de celles de l’Opéra-Comique de Paris. L’entreprise aurait pour directeurs le docteur Schiller et Mme Yvette Guilbert. Quant au répertoire, on en dit naturellement peu de choses ; cependant on parle d’œuvres de Lalo et de Debussy. On ajoute que Mme Yvette Guilbert et son mari transporteraient leur domicile de Paris à Berlin. Ces nouvelles font le tour de la presse allemande.

Les lettres de M. Massenet sont toujours intéressantes par leur enthousiasme dithyrambique. Nous en avons déjà reproduit plusieurs.

En voici une autre récente adressée à M. A. O…, chroniqueur musical des Affiches de Strasbourg, qui avait fait part au compositeur du grand succès de la première audition à Strasbourg, par la Philharmonie strasbourgeoise, de ses Scènes alsaciennes :

Paris, lundi 14 mars 1904.

« Ah ! Monsieur, quelle satisfaction émue j’éprouve en lisant votre lettre !…

Merci, merci ! je suis bien touché, bien heureux.

Dites le bien à tous mes collaborateurs de l’orchestre !  !

En grande sympathie.

J. Massenet. »

Autre manifestation décentralisatrice. Le Grand-Théâtre de Bordeaux vient de donner la première représentation de Thamyris, « conte lyrique » en cinq actes, paroles de MM. Jean Sardou et Jean Gounouilhou, musique de M. Jean-Ch. Nouguès. Le succès paraît avoir été éclatant, et l’œuvre, montée avec un grand luxe de mise en scène, avait pour interprètes Mmes Lina Pacary (Thamyris), Nady-Blancard (la sorcière), Géraldi, Darmières, et MM. Séveillac (Gadour), Bourrillon, etc.

La grande saison lyrique du Metropolitain Opera House de New-York s’est terminée le 5 mars, à la fin de la quinzième semaine. La compagnie s’est mise en route ensuite pour accomplir une grande tournée d’un mois et demi, comprenant Washington (3 jours), Buffalo (3 jours), Chicago (deux semaines), Cincinnati (3 jours), Pittsbourg (3 jours) et Boston (deux semaines). De retour à New-York le 23 avril, elle se dissoudra. Elle n’a pas joué à New-York moins de vingt-quatre opéras, dont douze italiens, huit allemands (tous de Wagner, à l’exception de Fidelio) et quatre français. Les représentations ont été au nombre de 99, auxquelles il faut ajouter quinze concerts. La recette totale a été de 1.370.000 dollars, soit 6.850.000 francs.

BIBLIOGRAPHIE

L’Art du Théâtre

Le nouveau numéro de l’Art du Théâtre est en grande partie consacré aux Oiseaux de Passage, l’œuvre si originale de MM. Maurice Donnay et Lucien Descaves qui se joue avec un succès considérable au Théâtre Antoine. Les scènes principales sont reproduites ainsi que les portraits des interprètes.

L’Art du Théâtre donne un compte rendu illustré de Maternité, la dernière pièce de M. Eugène Brieux, de nombreuses photographies de Décadence accompagnent un article de M. Paul Acker.

Avec les Pantins, M. Bour, le directeur du théâtre Victor-Hugo, a remporté un succès personnel très vif, aussi la grande scène de folie qui termine la pièce est-elle presque cinématographie, tant le nombre des instantanés reproduits dans l’Art du Théâtre est important.

Dans le supplément figure une longue étude sur Mlle Bartet et parmi les planches hors texte, deux beaux portraits de la grande artiste, l’un d’après un tableau de Dagnan-Bouveret et l’autre d’après une photographie du Dédale. Enfin de jolies esquisses de M. Moisson, le maître décorateur, complètent ce numéro.

Le Propriétaire-Gérant : Léon Vallas.

Imp. Waltener & Cie, rue Stella, 3, Lyon.