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agréable sans doute, mais trop superficielle avec ses thèmes populaires, ses petits trucs et ses petites roueries de métier, procédés un peu usés dont abuse le Maître norvégien, nous fit vivement regretter la sonate de Huber, le musicien bâlois bien connu, dont les œuvres que nous avons eu l’occasion d’étudier ont plus de sérieux et plus de fonds.

M. Jacques Thibaud obtint son habituel succès dans la Romance en sol, de Beethoven, et la célèbre Aria, de Bach, œuvres trop connues qui auraient pu céder la place sur le programme à d’autres compositions inédites ou plus nouvelles et qu’il nous avait déjà fait entendre, il y a six mois à peine, au concert des Artistes musiciens : Inutile de dire qu’elles furent interprétées avec le plus grand style et surtout avec ce charme infini, caractéristique du talent du virtuose.

Dans la sonate appassionata, M. Joseph Thibaud fit admirer une technique très sûre jointe à une grande compréhension de l’œuvre beethovénienne, heureusement dépourvue de ces abus de recherches, sinon de trouvailles, et de ces outrances trop personnelles, chère à plus d’un pianiste célèbre. Il se fit entendre encore dans le Nocturne en ré bémol de Chopin et une Tarentelle de Moszkowski et partagea justement le succès de son frère.

Cours mixte de musique d’ensemble.

Sous la direction de M. Charles Fargues, professeur au Conservatoire.

Ce cours aura lieu le vendredi de 3 à 6 heures, dans le local de la Fanfare lyonnaise, quai Saint-Antoine, 27. Prix des cours : 15 fr. par mois et 60 fr. pour la saison entière, du 2 décembre à fin mai. Pour les inscriptions et renseignements, s’adresser à MM. les éditeurs de musique et à M. Fargues, 2, rue d’orange, tous les jours de 4 à 6 heures.

Cours sur la littérature de l’Orgue

M. Daniel Fleuret, professeur au Conservatoire, organiste de la Rédemption, reprendra son cours sur la littérature de l’Orgue, destiné à répandre les Œuvres ignorées ou peu connues des Maîtres de l’orgue.

Ce cours aura lieu une fois par mois, le jeudi soir à 8 h. 1/4 très précises, rue Childebert, 34, au 3e.

Il aura lieu aux dates suivantes :

1er décembre : Deux musiciens lyonnais au xviiie siècle : Marchand et Leclair. — 21 décembre : Le Choral allemand. — 26 janvier : Le Plain Chant. — 23 février : la famille de J.-S. Bach. — 30 mars : Liszt organiste, Merkel. — 27 avril : Un successeur de Bach : Ludwig Krebs.

Prix du Cours, payable d’avance : 15 francs. — On s’inscrit tous les jours chez M. Fleuret, 59, avenue de Noailles, ou chez MM. Dufour et Cabannes, facteurs de piano, 2 rue Stella.

À TRAVERS LA PRESSE

Chopin et George Sand

À propos d’une publication récente, en langue polonaise, de lettres et papiers posthumes de Chopin, recueillis par le compositeur Mieczyslaw Karlowicz, son compatriote, les journaux russes ont parlé des relations de l’auteur élégiaque des valses et des mazurkas à George Sand. L’Histoire de ma vie, les biographies de Chopin et celles de Liszt ont fixé suffisamment ce qu’il faut retenir, au point de vue artistique, des incidents ou faits divers produits par le contact de ces deux existences. Quant au voyage à Majorque, pendant l’automne de 1838 et l’hiver 1839, il a été raconté dans un ouvrage intitulé les Trois Romans de Chopin. Ce que les documents restés ignorés du public permettent de discuter de nouveau, c’est le caractère qu’a réellement présenté l’amitié survenue entre les deux maîtres pianistes ; Liszt et Chopin. La défiance, mêlée peut-être d’un peu de jalousie, de l’entourage de Chopin vis-à-vis de Liszt, ne doit pas nous influencer a priori contre celui-ci, ni nous faire oublier qu’il a, le premier, consacré la gloire du génial musicien polonais dans une esquisse biographique écrite en 1849-1850 et dans laquelle il se montre d’un enthousiasme et d’une chaleur extrêmes. L’ouvrage n’était pas du reste sans présenter des inexactitudes. Une amie de Chopin, Miss Jane W. Stirling, souhaitait que l’un des intimes de Chopin publiât une sorte de commentaire destiné à en rectifier certains détails et certaines appréciations : elle disait que Liszt n’avait pris la plume en cette circonstance que pour plaire à George Sand, et que George Sand s’était montrée froissée de l’impression produite sur la famille de Chopin par le livre dont elle avait été l’inspiratrice, Liszt avait adressé quelques questions à la sœur de Chopin,