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Page:Revue belge de philologie et d’histoire, Tome 1.djvu/145

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sociale fermée et héréditaire comme en Allemagne. Mais du moment que l’on reconnaît l’existence en France de ces chevaliers serfs — qualifiés ministeriales par la terminologie historique allemande — il est légitime de parler de ministérialité en France.

Mlle Zeglin n’admet pas la thèse de M. Pirenne d’après laquelle la ligesse procéderait de la ministérialité. Elle estime même que le lien féodal lige était précisément destiné en France à suppléer à l’absence de ministérialité ; comme celle-ci, la ligesse devait, en effet, assurer une subordination et une fidélité plus entières que l’on ne pourrait en attendre de la part d’un vassal ordinaire.

L’auteur n’a pu, cependant, pensons-nous, établir le malfondé de l’hypothèse de M. Pirenne. Elle a même été obligée de convenir (p. 41 et 51) qu’en Hainaut, le liget — redevance à cause de mort, consistant dans l’abandon du cheval d’armes du vassal lige au seigneur — n’était pas la même chose que le relief consistant en un cheval quelconque, que l’on rencontre en divers endroits. La possibilité d’y voir une survivance du meilleur catel demeure donc entière, nous paraît-il.

Signalons enfin une erreur qui se reproduit par deux fois : Galbert de Bruges est appelé Galbert von Brüssel (p. 39 et 42).


François L. Ganshof.


Hintzen (Johanna-Dorina). De kruistochtplannen van Philips den Goede. Academisch Proefschrift te Leiden. Rotterdam, W. Brusse, 1918, in-8o, 196 p.


L’histoire des efforts tentés par le duc de Bourgogne, Philippe-le-Bon. pour mener à bien une expédition militaire contre les Turcs, est, comme on l’a dit, un sujet d’étude passionnant. Il touche à la fois à la littérature par les œuvres livresques qu’il a provoquées, à la politique internationale de l’époque en mettant aux prises le Bourguignon et les papes avec l’empereur, le roi de Hongrie, le roi de France et les égoïstes républiques italiennes de Gènes et de Venise, et enfin à l’administration financière de la papauté et du duc de Bourgogne. M. G. Doutrepont a fait connaître jadis avec érudition