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NOTICE HISTORIQUE SUR LA VILLE DE MULHOUSE.

Art. 12.

La ratification du présent traité sera échangée dans le mois à compter du jour de la signature.

Fait à Mulhausen, le 9 pluviose an vi.

 Signé : Hofer, bourguemestre. — J. Hofer, syndic. — Paul Huguenin. — Jérémie Kœchlin. — Jacques Kœchlin. — Sébastien Spœrlein et Jean-Ulric Metzger. »

Le 29 janvier, le traité fut soumis au peuple réuni à l’église Saint-Étienne, pour recevoir de lui une formelle et définitive approbation. À cette occasion, M. Metzger, commissaire du directoire, prononça en langue allemande, le discours suivant :

« Citoyens, Hommes libres,

« C’est de ce nom que vous honore le gouvernement de la plus grande et de la plus libre des Républiques. Il vous traite, comme un état indépendant en traite un autre. Instruit que votre désir était de vous unir plus étroitement à lui, qu’au lieu d’une simple alliance vous aspiriez à jouir des droits de frères, d’enfants d’une même famille, il a pesé, non pas l’avantage ou le désavantage qui en pourrait résulter pour lui, mais vos vœux pour une liberté plus étendue, l’intérêt de votre industrie, de votre existence : et il a ordonné que votre demande fût prise en considération. Ni votre fidélité persévérante à d’anciennes alliances, ni votre prudence épouvantée, ni votre attente de temps meilleurs ne l’ont offensé ; il a consenti à vous faire entrer en partage des libertés que nous avons conquises, bien que vous n’ayez partagé nos périls, ni nos sacrifices. Oui, c’est par sa générosité, sa grandeur d’âme que mon gouvernement s’est signalé aux yeux de l’Europe entière. Il vous a laissés vous consulter librement ; c’est librement que vous avez décidé qu’il était de votre intérêt de vous réunir à nous, librement aussi qu’une imperceptible minorité a protesté.

« L’honorable et spéciale confiance que le Directoire exécutif m’a témoignée en m’envoyant au milieu de vous avec des pouvoirs illimités, m’est une preuve de plus de sa bienveillance pour votre république et ses habitants. Je suis venu à vous comme messager de paix. Ce n’est pas le lieu de vous dire toute la reconnaissance qu’assurent de ma part à vos fondés de pouvoir, le dévouement, la droiture et la probité qu’ils ont apportés dans leurs relations avec moi.

« J’attends de vous, citoyens, hommes libres ! qu’en vous réunissant à nous, vous continuerez à pratiquer les vertus qui vous ont distingués jusqu’à ce jour, et que j’ai fait connaître avec vérité à mon gouvernement, les