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ISRAËL


VUE D’ENSEMBLE SUR LA QUESTION JUIVE
ET LE SIONISME


La douleur juive n’a pas de cesse depuis dix-huit siècles.

Le malaise que cause la présence de groupes juifs parmi des majorités non-juives se traduit par une hostilité qui, selon les pays et les âges, va de l’insulte à l’oppression légale et au massacre.

Les causes de l’antisémitisme sont nombreuses.

Israël, race naïve et volontaire, a cru à sa mission de peuple élu. Ardent coureur tendu vers la cité terrestre, il n’a pas voulu s’arrêter aux frais repos de l’Évangile. Il s’est véhémentement opposé à la révolution religieuse qu’un des plus grands parmi ses fils a tentée il y a près de vingt siècles. Le rejet du messie porteur de paix a été la première cause des souffrances juives.

La situation économique anormale imposée aux Israélites a aggravé encore les préventions injustes et les visibles haines.

Une cause d’ordre ethnique semble de primordiale importance aux théoriciens de l’antisémitisme. Israël disent-ils, est l’impénétrable étranger, l’aveugle porteur d’un idéal ennemi. Une triste discipline charnelle a maintenu dans son âme une dure religion où prédomine la volonté, une conception historique et presque politique du divin, un monothéisme maigre et brûlant, ennemi du