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LES BANQUES

V


Nous avons maintenant, à voir comment les banques emploient leurs capitaux.

On peut affirmer que toutes les banques sont des banques de dépôts, et qu’un grand nombre le sont aussi de circulation.

Ainsi, elles se servent des deux moyens indiqués pour créer leur capital.

Le capital total d’une banque — formé des sommes payées par les actionnaires, et du capital amassé par elle dans le cours de ses opérations — est divisé en deux grandes parties : la partie non productive et la partie productive.

Est-ce qu’une banque est obligée de maintenir une partie de son capital non productive ?

Oui, très-certainement.

Les banques sont obligées, pour leur propre sûreté, de garder dans leurs coffres des montants assez considérables pour rencontrer la demande de numéraire, qui peut être faite d’un jour à l’autre. Prenons pour exemple une banque avec un capital souscrit et payé de $100 — je dis payé, car quelquefois il y a loin de la souscription au paiement — elle a des dépôts au montant de $100 et des billets au montant de $100, qu’elle est à la veille d’émettre. Voici comment elle emploie son capital.

Un marchand a besoin de $100 ; il s’adresse à la banque, qui lui avance cette somme en échange de son billet promissoire, payable à 30 jours. Le lendemain, elle avance à un autre marchand les $100 de dépôt ; le surlendemain elle prête à un troisième marchand $60 de son capital pavé.

Voici maintenant l’état de la banque :

Actif. Passif.
Or 
$40  
Dépôts 
$100
Effet recevable de A 
100  
Circulation 
100
Effet recevable de B 
100  
Effet recevable de C 
60  


$300   $200
Excédent de l'actif : $100.