lement. On crut au contraire que le gouvernement avait peur. Rien de tel, en Orient, pour éloigner les amis et encourager l’audace des ennemis. L’Act ne cédant pas le pouvoir complet à l’oligarchie indienne, devint l’objet d’attaques intenses, et ses effets trahirent, en Grande-Bretagne, les espoirs de ses promoteurs. Gandhi et ses amis musulmans organisèrent dans les villes et dans les centres campagnards des corps de volontaires[1] qui furent employés à intimider les populations loyales, à prêcher la haine de races, à s’immiscer dans l’administration, à porter les ordres du Mahatma, qui se montra complètement incapable d’éviter les désordres qu’il prétendait déplorer. Pendant ce temps, la position des Européens dans les points isolés de l’Inde devint précaire ; ils furent en butte à de grossières insultes ; leurs serviteurs leur furent enlevés, et ils éprouvèrent les plus grandes difficultés à se procurer les choses nécessaires à la vie. Les officiers britanniques de districts ne purent plus circuler librement au milieu de leurs administrés et se virent ainsi dans l’impossibilité de remplir leurs fonctions les plus essentielles. Le gouvernement, après de molles tentatives pour supprimer les volontaires, s’alarma enfin, et, à la fin de l’année dernière, commença de remplir les geôles des dupes ignorantes de Gandhi, procédé qui ne fit qu’amener de violentes clameurs contre la « répression ».
La visite du Prince de Galles fut considérée, par les adhérents de Gandhi, comme un défi, et l’affiche suivante, placardée ouvertement dans Calcutta le 16 novembre 1921, est un exemple typique de leurs procédés :
Instante prière de Mahatma Gandhi.
Le Prince de Galles vient dans l’Inde pour soutenir le système du gouvernement, contre lequel le pays tout entier combat aujourd’hui. Il est donc instamment demandé que, afin d’honorer notre terre natale, chaque Indien observe strictement un « Hartal »[2] complet,