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Faralssani le Marat * le Jeudi « le Samedi.

i 2 Ir. pour 3 mois.

Bureaux, tpi Malaxais, 17.

LS fr. pour m an.

La Revue de Paris réunit ht forme du journal quotidien et celle du recueil périodique. Chaque livraison contient autant de matière rédigée que deux niM d’un journal quotidien. Les deux pivmièrvÿ pages cl les deux dernièrescoinprvuncul les finis, les anecdotes du monde politique cl littèivùre, lésons qui intéressent l’industrie. L’auli’v partie, qui est paiiiuèe pour être reliée ou brochée séparément. est consacrée à la littérature, a (’histoire politique, à la critique, aux arts, aux voyaues. —Os r’aroxxk ù Paris, au bureau, quai Malaqmus, IT — A Londres, che* ïkùllièiv, SIS», Kewvol-Slrvet, cl che« tous les libraires et directeurs des postes et des messageries de France cl des pavs étrangers, ou par un bon à vue sur Paris. — Prix mntrîa Fmwee ’ trois mois, H IV. — Six mois, ü IV. — l’n an. 4$ fr — Panr ÎVtrunqei : Irais mois, U ÎY. — Six mois. âT l¥. — Lu an, 51 fr. PROSPEGTUS-SPKC1MEX

Fondée en 1829, la Rerue de Paris a parcouru, non sans éclat, on peut le dire, une carrière qui aura sa place marquée dans l’histoire littéraire de notre temps. Aujourd’hui, elle clôt sa collection in-8k’ de 181 volumes, et termine la première période de son existence pour en commencer une toute nouvelle. Le rôle même que la Rerue de Paris a joué dans le mouvement intellectuel de ces quinze dernières années indiquait la nécessité d’une modification de forme cl de publicité ; le passé était un engagement pour l’avenir. Or, l’influence ne vient ou ne se conserve pour un recueil périodique que par futilité, c’est-à-dire à l’expresse condition de correspondre aux besoins politiques du temps et de s’approprier successivement à la situation littéraire : le crédit, l’autorité, le succès, sont à ce prix.

11 y a dans fêtât actuel des lettres un malaise dont tout le monde convient : trop de symptômes dangereux se sont successivement manifestés pour que le doute à cet égard soit désormais permis. Là aussi il y a donc quelque chose à faire, et l’intervention d’une critique ferme, décidée, semblerait opportune. On ne peut nier que si, en présence de semblables périls, devant ces témérités des uns et res découragemens des mitres, devant les empiètemens surtout de l’esprit industriel, il se rencontrait un groupe uni par les mêmes sympathies pour le bon sens en politique et pour le bon goût en littérature, la politique comme la littérature n’eussent à tirer de là un profit vraiment sérieux. l)e bien des côtés, on appelle une tentative de ce genre : nous y croyons le public préparé et nous nous y croyons préparés nous-mêmes. Voilà pourquoi la Rerue t/e Parés en prend aujourd’hui l’initiative, et, cessant d’être un simple waqu- ~ine. prétend à devenir surtout un journal critique. Ce rôle, qui est à peu près déserté de toutes part, on l’accepte ici avec cette résolution que donne une pensée long-temps mûrie.

Ainsi» retracer sans complaisance comme sans timidité le mouvement intellectuel de l’époque, recueillir au fur et à mesure tous les documens qui peuvent f éclairer, encourager le talent, éveiller les bons instincts, surveiller les excès de chaque jour, suivre dans ses phases diverses une génération littéraire qui trop souvent s’égare, relever aussi les courages qui faiblissent dans cette confuse mêlée. telle est l’entreprise que sc propose la nouvelle AVrwe de An moment où un trop grand nombre de journaux abdiquent les véritables devoirs de la critique pour se mettre au service des intérêts particuliers, nous tenterons de porter la discussion dans une sphère plus haute : nous déroulerons le tableau de la vie littéraire et politique telle qu’on l’a faite depuis quelques années. Peut-être ces peinturas réelles auront-elles autant d’attrait que les fictions maladives qui traînent aujourd’hui au bas de chaque journal. En politique. c’est à des idées plutôt qu’à des hommes que nous nous attacherons. Quoique nous soyons justement tiers des bienveillantes sympathies de plusieurs membres considérables des deux chambras, quoique nous soyons même sûrs de trauver sur ce point d’illustres appuis et d’honorables concours. nous ne jetterons en avant aucun nom propre ; nous ne nous sentons pas le besoin d’afficher les personnes. L’aveu déclare de certaines collaborations paralyse d’ailleurs lïndépendance : il tant être en mesure de dire toujours la vérité, même à ses amis. L’essentiel, c’est la portée de la discussion et de la polémique : mieux vaut la réalité, la valeur même de la chose, que levain bruit d’une signature.

Depuis quelques années, le pouvoir a cherché exclusivement son point d’appui au centre droit : à nos yeux» cettè position n’est pas bonne. Nous voudrions voir le gouvernement du pays assis sur une base plus large, sur celle au moins dos deux centres réunis. C’est pour atteindre cé but que nous travaillerons avec persévérance et sans ménagement pour les passions comme pour les petites vanités qui font trop souvent obstacle aux intérêts publics. Par là nous sera acquis peu à peu, nous l’espérons, le concours de tous les hommes à la fois modérés et indépendans dont les vœux appellent une politique libérale et ferme au dedans, une politique sage, mais nationale, au dehors.

Ce qu’elle veut faire en politique, la fterNc de Parée le tentera également en littérature : tout se tient-dans te. choses de l’intelligence» et le bien n’est pas séparé dit beau. Presque tous envahis par le roman-feuilleton, les Journaux ne peuvent plus accorder sa place à la critique. Com-r