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PRÉFACE.

culiers, de même qu’il juge mieux des intérêts politiques par les débats animés de la tribune.

Pour que le plan de la Revue de Paris soit plus facile à saisir, nous comparerons ici ce Magazine à ces biographies universelles, où chaque célébrité, chaque nom propre trouve un historien spécial, un juge compétent. La Revue de Paris différera seulement de ces biographies en ce sens, qu’au lieu de ne s’occuper que des hommes, elle s’occupera surtout des choses. On voit par toutes ces explications que ce n’est point un journal, mais un livre que nous publions.

Le moment d’ailleurs est peut-être favorable à l’apparition d’une nouvelle Revue ; les opinions en littérature semblent se passionner, la controverse s’étend et s’anime, et tout semble nous faire espérer une époque littéraire après toutes nos crises politiques. L’histoire ne nous montre-t-elle pas le Dante, Pétrarque et Boccace, succédant à des révolutions en Italie ; Shakespeare et Milton succédant à des révolutions en Angleterre ; Corneille et Molière succédant, en France, aux comédies sanglantes de la Fronde. Et quelle grande idée relative ne doit-on pas concevoir de l’ère littéraire qui se prépare, si on la mesure à l’avance sur les proportions gigantesques des grands drames politiques dont le dénouement ne date que d’hier !

La Revue de Paris, sans rendre compte de toutes les compositions qui se succèdent sur nos théâtres, ne laissera cependant point passer, sans examen, sans critique, les