Page:Revue de Paris - 1907 - tome 6.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
348
LA REVUE DE PARIS

Dès le début, le commandement prend ses dispositions pour attirer le gros des forces ennemies et l’engager à nous combattre, de manière à l’écraser. Le nom de reconnaissances, généralement donné à ces opérations, est donc inexact : on avait l’intention, non pas, comme ce terme pourrait le faire croire, de se procurer des renseignements sur la force ou la position de l’adversaire, mais bien de lui offrir la bataille dans des conditions favorables pour nous.

Je ne ferai que mentionner l’affaire du 28 août ; nos troupes y furent très vivement engagées ; mais la colonne qui y prit part ne comportait qu’un effectif minime et elle ne s’éloigna que fort peu de la crête de surveillance.

Pour les deux autres reconnaissances, on adopta les dispositions suivantes. Un premier carré d’infanterie, auquel était adjoint de l’artillerie, le goum et la moitié de la cavalerie, devait s’avancer dans la direction indiquée par le commandement et servir d’amorce. Les troupes montées avaient pour mission d’accrocher l’ennemi et de l’amener sur les faces du carré. Un second détachement, de composition analogue et marchant dans la même formation, avait pour ordre de suivre l’échelon de tête et de croiser ses feux avec les siens, de manière à empêcher l’ennemi de se servir efficacement des couverts du terrain et à l’obliger de combattre à découvert. L’engagement du 1er septembre mit en relief plusieurs des défectuosités de ce système : néanmoins, pour la sortie plus importante qu’on exécuta le surlendemain, le même dispositif fut adopté.

Le 3 septembre, le premier carré se composait d’un bataillon et d’une batterie de campagne ; le goum et l’escadron de spahis étaient placés à la disposition du colonel Blanc qui le commandait. Cet officier avait l’ordre de s’avancer dans la direction du marabout de Sidi-Moumen, jusqu’à huit kilomètres du camp. Le carré de soutien, sous les ordres du colonel Brulard, comportait le même effectif ; l’escadron de chasseurs d’Afrique lui était affecté. Par suite d’une erreur initiale, le deuxième échelon, qui suivait à un kilomètre environ