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il eut bouleversé les papiers et les livres, puis d’un troisième saut il se trouva dans les bras du Docteur, et les témoignages de son affection furent si violents que, si Héraclius n’eût porté perruque, ses derniers cheveux fussent assurément restés entre les doigts de son redoutable frère. Mais si le singe était agile, le docteur ne l’était pas moins ; il bondit à droite, puis à gauche, glissa comme une anguille sous la table, franchit les fauteuils comme un lévrier, et, toujours poursuivi, atteignit enfin la porte qu’il ferma brusquement derrière lui ; alors pantelant, comme un cheval de course qui touche au but, il s’appuya contre le mur pour ne pas tomber.

Pendant le reste du jour Héraclius Gloss fut anéanti ; il ressentait en lui comme un écroulement, mais ce qui le préoccupait le plus, c’est qu’il ignorait absolument de quelle façon son hôte imprévoyant et lui-même pourraient sortir de leurs positions respectives. Il apporta une chaise près de la porte infranchissable et se fit un observatoire du trou de la serrure. Alors il vit, ô prodige !… ô félicité inespérée !… l’heureux vainqueur étendu dans un fauteuil et qui se chauffait les pieds au feu. Dans le premier transport de la joie, le docteur faillit entrer, mais la réflexion l’arrêta, et, comme illuminé d’une lumière subite, il se dit que la famine ferait sans doute ce que la douceur n’avait pu faire. Cette fois l’événement lui donna raison, le singe affamé capitula ; comme au demeurant c’était un bon garçon de singe, la réconciliation fut complète, et, à partir de ce jour, le docteur et lui vécurent comme deux vieux amis.


XIII

comme quoi le docteur Héraclius Gloss se trouva
exactement dans la même position que le bon roy henri iv,
lequel ayant ouï plaider deux maistres
advocats estimait que tous deux avaient raison


Quelque temps après ce jour mémorable, une pluie violente empêcha le docteur Héraclius de descendre à son