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DE QUELQUES ESSAIS

DE

COLONISATION EUROPÉENNE

SOUS LES TROPIQUES.

( SUITE ET FIN, )

b

GUAZACOALCO.

C’est, sur une échelle réduite, le Kourou de notre époque. Même impéritie, même coupable légèreté chez les promoteurs de l’entreprise, même entraînement irréfléchi chez les immigrants, et enfin même déconsidération imméritée rejaillissant sur les idées de colonisation et de transmigration des races européennes. Quelques indications géographiques sont nécessaires pour retrouver la trace et le théâtre de celle entreprise qui date d’hier, et que tout, jusqu’à la bizarrerie de son appellation, semble éloigner du monde de la réalité. Le fleuve Guazacoalco prend sa source près de la petite ville de Tehuantepec, située sur la côte occidentale du continent américain, dans la province mexicaine de Vera-Cruz. 11 traverse dans presque toute sa largeur l’isthme de Tehuanlepec. et coule dans la direction du midi au septentrion. Tandis qu’il se relie au golfe du Mexique par son embouchure placée à environ 60 lieues S.-E.de la ville de Vera-Cruz, il se trouve par le Mal passo, l’un de ses affluents, considérablement rapproché du Chimalapa qui se déverse dans l’Océan-Pacifique. Suivant M. deHumboldt, un canal qui ne dépasserait pas la longueur de 6 lieues et qu’alimenteraient les cours d’eau si nombreux dans ces régions, joindrait facilement ces trois courants navigables et établirait ainsi sans percements considérables la communication des deux mers. Dans les circonstances critiques créées par