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Page:Revue de l'Orient Chrétien, vol. 8, 1903.djvu/423

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écrit : Ce livre-là, c’est-à-dire le livre qui a précédé celui-ci (le Coran), c’est-à-dire enfin l’Évangile.

Dans d’autres textes du Coran nous trouvons une preuve plus forte encore que les précédentes, par exemple : « Je (Mohammad) crois au livre que Dieu a révélé : j’ai reçu l’ordre de prononcer entre vous en toute justice. Dieu est mon Seigneur et le vôtre ; à nous nos œuvres, à vous les vôtres. Dieu nous réunira tous, car il est le terme de toutes choses[1] ».

Quant à ceux qui ne reconnaissent pas le Coran[2], voici comment Mohammad en parle : « Dis : ô infidèles, je n’adorerai point ce que vous adorez, et vous n’adorerez pas ce que j’adore. Je n’adore pas ce que vous adorez, et vous n’adorez pas ce que j’adore ; à vous votre religion, à moi la mienne[3] ». Il dit encore à ses adeptes : « N’engagez des controverses avec les hommes des Écritures que de la manière la plus honnête, à moins que ce ne soient des hommes méchants. Dites : Nous croyons au livre (Coran) qui nous a été envoyé, ainsi qu’à ceux qui vous ont été révélés (Pentateuque et Évangiles). Notre Dieu et le vôtre, c’est le même Dieu, et nous nous résignons pleinement à sa volonté[4] ». Il est à noter que Mohammad ne dit point : « Résignez-vous[5] à lui ». Quant aux « hommes méchants », il s’agit évidemment des Juifs, qui adorèrent la tête de veau, renièrent le vrai Dieu, massacrèrent ses prophètes et ses envoyés, adorèrent les idoles, immolèrent leurs fils et leurs filles

  1. xlii, 14. Ce livre que Dieu a révélé, ce sont les Saintes Écritures.
    Dieu vous réunira tous, i. e. pour le jugement dernier, que Mohammad appelle : arabe
  2. C’est-à-dire les Juifs et les Chrétiens, que Mohammad appelle « hommes des Écritures ». Vg. sour. xxixe, v. 45.
  3. cix.
  4. xxix, 45. Cf. Marracci, II, in h. I.

    — « De la manière la plus honnête », i. e. par des paroles pleines de douceur, les exhortant à embrasser notre religion.

    — « À moins que ce ne soient des hommes méchants » ; c’est-à-dire ceux qui vous auront fait du mal en quoi que ce soit : avec ceux-ci il faut employer non la parole, mais le glaive. — L’interprétation de Ràheb, qui restreint l’application du mot « méchants » aux Juifs, est bénigne.

  5. Résignez-vous… d’après le sens du mot Musulmans (arabe) = ceux qui s’abandonnent à la volonté d’Allah, selon ce qui a été écrit par rapport à chacun des hommes.