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Page:Revue de l'Orient Chrétien, vol. 8, 1903.djvu/425

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Non seulement Mohammad ne nous appelle point polythéistes, mais il déclare en outre que les autres hommes ne nous sont point supérieurs. « Certes, dit-il, les croyants, les Juifs, les Chrétiens et les Sabéens, quiconque croit en Dieu et qui, au jour dernier, aura fait le bien : tous ceux-là recevront une récompense de leur Seigneur ; la crainte ne s’abattra point sur eux et ils ne seront point affligés[1] ».

Ainsi donc, d’après ces paroles, il y a égalité parfaite entre tous les hommes, qu’ils soient musulmans ou non. Une autre preuve de ceci se trouve encore dans ce texte : « Ô hommes, nous vous avons créés ; (vous venez tous) d’un homme et d’une femme. Nous vous avons partagés en familles et en tribus…, afin que vous sachiez que le plus digne devant Dieu est celui qui le craint le plus[2] ».

Mohammad loue ensuite notre sacrifice (eucharistique) et nous menace, si jamais nous venions à abandonner ce que nous possédons et à répudier la révélation qui nous a été faite, du plus terrible châtiment que Dieu ait jamais infligé. « Ô Jésus, fils de Marie, demandaient les apôtres, ton Seigneur peut-il nous faire descendre des cieux une table toute servie ? — Craignez Dieu, leur répondit Jésus, si vous êtes fidèles. — Nous désirons, dirent-ils, nous asseoir et manger à cette table ; alors

    dain ; on en trouve encore des traces aux environs de Bassora. Ils nient la divinité de Jésus-Christ, dont ils vénèrent cependant la croix ; font grand cas du baptême de Jean-Baptiste, qu’ils regardent comme le plus grand de tous les saints, et ont en horreur la circoncision et les circoncis. Ils donnent à Dieu un corps matériel, et un fils, nommé Gabriel, qui créa le monde avec l’aide de 50.000 anges ; ils ont des évêques et des apôtres, renouvellent le Baptême tous les ans, admettent la polygamie, mais non le divorce. — La Revue du Machriq a publié plusieurs articles fort intéressants sur les Soubbas, par le R. P. Anastase de Saint-Élie, missionnaire apostolique Carme à Bagdad.

    (Cf. Marracci, II, p. 33. Refut., v.)

  1. ii, 59. Cf. aussi Sourate v, v. 73.

    Le Coran affirme clairement que tous, Musulmans, Chrétiens, Juifs et Sabéens, peuvent se sauver pourvu qu’ils croient en Dieu, au jour du jugement, et fassent de bonnes œuvres. — Ce verset, un des plus importants du livre du prophète, embarrasse fort les commentateurs musulmans ; les plus sages d’entre eux ne pouvant nier la vérité, se tirent d’affaire en disant que ce passage est un de ceux qui, par l’ordre de Dieu, ont été abrogés par d’autres versets ayant un sens absolument opposé. L’expédient n’est pas très habile et ne sauve pas l’honneur du prophète.

    (Cf. Marracci, II, p. 33. Refut., v.)

  2. xlix, 13.