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BIBLIOGRAPHIE 79 plutôt de l'activité étonnante avec laquelle il poursuit sa tâche, ni, de ce trésor de documents et d'illustrations qu'il met à noire disposition. M. Venturi aime les oeuvres dont il parle, il les a vues et revues, il a lu tous les travaux qui s'y rapportent, il les décrit d'un style aisé, élégant, parfois un peu trop fleuri

son érudition est courtoise

et agréable. A-t-il dit tout ce qu'il y avait à dire y Lui-même, avec sa bonne grâce habituelle, ne voudrait pas l'allii-mer. Parfois on souhaiterait, que l'analyse technique et précise des couvres tînt chez lui plus de place. Dans les derniers numéros de la Revue, Mlle Louise Pillion a montré, avec beaucoup de justesse et une connaissance très person- nelle de la sculpture du moyen âge, que M. Venturi, dans la formation de la sculpture italienne, n'avait pas tenu un compte suffisant de l'influence de la sculpture française. Avant elle déjà, le savant auteur de la Sculpture florentine, M. Marcel Reymond, avait signalé l'importance de cette influence. On s'étonne que ce problème n'ait point préoccupé M. Venturi. M. Enlart, en 1894, dans ses Origines françaises de l'architecture gothique en Italie, s'était attaché à étudier cette pénétration de l'art septentrional, en ce qui concerne les édifices ; il y avait lieu d'instituer une enquête analogue en ce qui concerne la sculpture. A vrai dire, cette nouvelle enquête est plus difficile et plus obscure, les documents écrits font défaut, jusqu'ici ; on regrette cependant que M. Venturi ne s'y soit point essayé. A mesure qu'on étudiera de plus près l'art italien du XIIIe siècle et du XIVe siècle, et non seulement l'architecture et la sculpture, mais les oeuvres de peintres comme Giotto, cette action de l'art septentrional apparaîtra avec plus d'évidence. A propos de Jean de Pise surtout, j'aurais désiré que M. Venturi y insistât : nul plus que cet artiste si énergiquen'est apparenté aux sculpteurs français du XIIIe siècle. Mais M. Venturi, qui a passé en revue toutes ses oeuvres, arrivé au but de cette étude, n'a consacré que quelques lignes à apprécier dans son ensemble ce talent si original. Encore l'a-t-il l'ait, à mon avis, en termes trop littéraires et trop poétiques. Mais je ne veux point insister sur ces critiques, qui prouvent seulement combien on regrette que M. Venturi, qui dit tant de choses et qui les dit avec tant de charme, n'ait pas tout dit. Avant, tout, il faut lui être reconnaissant du labeur avec lequel il a composé ce tableau d'ensemble si riche et si instructif. CHARLES BAYET. French pottery and porcelain, by Henri FRANTZ. — London, G. Newnes, 1905, in-8°. L'élégante collection d'art appliqué publiée par la librairie Newnes compte de très intéressants ouvrages sur les porcelaines et faïences hollandaises, sur le mobi- lier anglais, sur la broderie anglaise, etc., et l'art français, qui est déjà représenté dans cette série par le livre de M. A. Saglio sur le mobilier, vient de se voir l'objet d'une nouvelle étude due à M. H. Frantz. L'auteur avait à s'occuper d'un art si vaste et si captivant, si fécond en belles oeuvres, si recherché aussi à l'heure actuelle, qu'il n'a eu que l'embarras du choix pour ses illustrations, et que l'ennui dut être d'avoir à « faire court » pour ses notices : commençant avec le XVIe siècle, M. Frantz parle d'abord de Bernard Palissy