Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA PEINTURE ALLEMANDE DU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE ERLIN a, celte année, l'exposition rétrospective de la peinture allemande au xixe siècle, qui devait avoir lieu en 1900. Comme dates extrêmes de la période traitée, l'on a choisi 1775 et 1875 : rien ne saurait justifier ce choix ; l'art des dernières années du XVIIIe siècle ne se rattache pas à celui du xix°, tandis que le style et l'inspiration des oeuvres produites entre 1875 et 1900 sont l'abou- tissement naturel de l'évolution artistique du xixe siècle. Mais la combinaison adoptée a permis d'exclure les impres- sionnistes, mal vus dans les milieux officiels. L'exposition comprend d'abord le fond même de la Galerie Nationale où on l'a installée, de plus, quelques centaines de tableaux prêtés par des galeries publiques ou des collections particulières. La sélection qui a été faite révèle une disposition d'esprit contraire à celle qui a fait fixer les dates de la Centennale. Si l'État prussien reste fidèle à l'art académique, les peintres allemands éprouvent aujourd'hui une sorte de honte pour les oeuvres monumentales des Nazaréens et de l'école historique; ils veulent prouver que l'art naturaliste de l'Allemagne contemporaine ne tire pas ses origines de la France, de la Belgique et de la Hollande, mais d'artistes allemands qui, longtemps méconnus, ont cherché patiemment leur voie à l'écart des écoles officielles. Les premiers précurseurs que l'exposition 1. La Revue ayant consacré plusieurs articles à Menzel (t. XVII, p. 281 et 293), et à Lenbach (t. XIX, p. 63, 97 et 187), et devant prochainementpublier une étude sur Bôcklin, aucune oeuvre de ces maîtres ne sera reproduite ici.