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134 LA REVUE DE L'ART Le frontispice (f° 7 v°), placé à la suite du calendrier et en regard de la première page du missel, porte la signature de l'artiste florentin : ACTAVANTE . DE ACTAVANTIBUS DE FLORENTIA : HOC OPUS . ILLUMINAVIT+ D. MCCCCLXXXIII. Cette inscription est comme gravée sur un degré de marbre, devant une esplanade, dallée de marbre blanc et de porphyre, sur laquelle s'élève une sorte de tabernacle. Le soubassement de l'édicule, formé d'un sarco- phage antique, supporte une grande construction de bronze à reflets dorés, composée dans le style des tombeaux florentins du XVe siècle. Un groupe d'amours se joue sur l'architrave, les uns soutenant le grand vase qui sert de couronnement à l'édicule, d'autres tenant les lourdes guirlandes qui descendent du vase et pendent de la corniche, d'autres jouant de la musique. Leurs petites ailes se découpent sur le ciel bleu, comme les fleurs du vase et les rubans noués à la guirlande. Tout ce fronton fleuri, animé, voltigeant, est en bronze. Le bas-relief placé au milieu du taber- nacle est encore du même métal ; il représenteDieu le Père bénissant, dans une auréole qu'entourent des anges en adoration. Deux autres anges, un peu plus grands, vêtus de tuniques de couleurs vives, ailés de plumes diaprées et peints comme des êtres vivants, sont agenouillés sur le soubassement de marbre, que touchent à peine leurs corps légers. Ils soutenaient du bout, des doigts un grand cartouche rectangulaire, placé au-dessous du bas-relief de bronze et qui a été découpé par une main stupide, on ne sait pourquoi. Ce cartouche ne contenait certainement pas de figures, mais seulement, une inscription en capitales d'or, qui se retrouve à la même place sur les frontispices d'autres manuscrits enluminés par Atta- vante. Ici, le texte devait être l'Incipit du missel romain. Le tableau central est entouré d'une étroite bordure d'or ciselé et d'un large encadrement,

décoré de médaillons de forme octogonale, dont chacun forme un petit tableau. En bas et au milieu, les armes de Thomas James, peintes sur une targe à silhouette de bucrane, que tiennent deux amours nus. Aux quatre angles, des Sibylles vêtues en bourgeoises floren- tines. A la hauteur du cartouche central, deux moines lisant dans leur cellule, et qui sont tous deux des Toscans : un dominicain, saint Antonin de Florence ; un franciscain, saint Bonaventure. Chacun de ces médaillons