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136 LA REVUE DE L'ART a son cadre d'or. Ils sont unis les uns aux autres par un lacis de rinceaux d'acanthe finement modelés en bleu d'outremer et en rouge cerise sur un fond d'or. Les rameaux brillants supportent des amours, dont l'un joue avec un singe. Des joyaux, qu'enveloppent les enroulements des acanthes, sont comme sertis sur l'or du fond : ce sont des émeraudes, des rubis et six camées antiques. En tournant les feuillets à la suite, il faut arriver au milieu du volume pour retrouver une page dont la décoration et le coloris égalent l'opu- lence du frontispice. Cette page est celle sur laquelle commence le texte du Canon de la messe (f° 203). En tête de la page, un grand tableau, encadré d'une moulure dorée, représente le Jugement dernier. Le T initial du Te igitur disparaît presque complètement sous un petit tableau : la Résur- rection du Christ. A côté de la scène glorieuse, détachée de l'histoire évangélique, douze autre tableaux, disposés sur trois faces de l'encadre- ment, représentent les derniers épisodes et l'épilogue de cette histoire : la Descente de Croix, la Pietà, la Mise au tombeau, la Descente aux Limbes, les Saintes Femmes au tombeau, le Noli me langere, les Disciples d'Ern- maûs, l'Incrédulité de Thomas, l'Ascension, l'Assomption et le Couron- nement de la Vierge. En bas de l'encadrement et au milieu, entre deux des petits tableaux, est disposée une tente verte doublée de pourpre violette, qui abrite les armoiries de l'évêque, soutenues par deux anges. La décoration des feuillets compris entre les magnifiques miniatures du frontispice et du Canon, et qui forment, la première moitié du missel, a été répartie entre deux artistes différents. Le premier, imitateur assez habile d'Attavante, bien qu'il ne puisse être confondu avec le maître, est l'auteur des encadrements de onze pages qui se suivent à intervalles rap- prochés, du folio 18 v° au 31 v°. Les rinceaux de ces encadrements sont plus grêles que ceux qui ont été peints sur les deux pages les plus somp- tueuses ; ils se détachent d'ordinaire sur le fond neutre du parchemin. Les lettres ornées font corps, le plus souvent, avec l'encadrement. Cependant les petits tableaux qui apparaissent, au milieu de leurs volutes d'acanthe sont plus fins et plus brillants que la plupart, des figurines des médaillons : quelques-uns d'entre eux paraissent avoir été réservés au pinceau du maître. On peut attribuer à Attavante, en particulier, la Nativité (f° 18 v°), l'Adoration des Bergers (f° 21), la Vierge sur un trône, entre deux anges