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BIBLIOGRAPHIE Le Bienheureux Fra Giovanni Angelico de Fiesole (1387-1455), par Henry COCHIN. — Paris. V. Lecoffre, 1906, in-16. Le charmant petit livre que voici appartient à la collection des Saints: il n'a donc pas été écrit comme une monographie relevant strictement de l'histoire de l'art, mais comme une biographie plus générale, dans laquelle se rencontre par accident une partie artistique. En conséquence, si les fervents de l'Angelico sont tentés de trouver que le peintre disparaît, un peu pour céder le pas au religieux, ils se rappelleront, et M. H. Cochin le leur rappellera fort à propos, que Fra Giovanni ne fut point un artiste extatique et séparé du monde, bien au contraire, et qu'à Fiesole, comme à San Marco de Florence et à Rome, il se mêla aclivement à la vie de son temps, de ce temps heureux de la première Renaissance florentine, où .un «un sourire universel » semblait marquer l'aube du XV.e siècle, après la fin du Grand Schisme. Il était donc nécessaire, et l'auteur n'y a point failli, de situer le bon Fra Giovanni dans la vie religieuse et politique, aussi bien que dans le mouvement esthétique de son temps : et même, comme le délicieux pays de Toscane lui esl aussi familier que les anciennes chroniques florentines, M. H. Cochin a mis une particulière attention à encadrer la vie de l'enfant du Mugello, du novice de Fiesole, de l'exilé de Foligno, du moine artiste de San Marco, du peintre de Nicolas V à Rome et des dominicains à Orvieto, dans les paysages mêmes où elle se déroula, laborieuse et recueillie, entre 1387 et 1455. E. D. Vincenzo Vêla, l'homme, le patriote, l'artiste, par Romeo MANZONI. — Milan Ulrico Hoepli, 1906, 1 vol. in-fol., 70 ill., 26 pi. hors texte. La vie de Vincenzo Vela est écrite en français, et pouvait l'être. Ce bon sculpteur, grâce à son Napoléon mourant, le grand succès de l'Exposition universelle de 1867, aujourd'hui l'un des attraits du musée de Versailles, est presque aussi connu chez nous qu'en Italie. C'est la vie simple et droite d'un artiste consciencieux et laborieux, d'un patriote ferme et désintéressé, qui mérite toujours l'estime et souvent l'admira- tion. On comprendl'enthousiasmeavec lequel le Dr Romeo Manzoni, son compatriote (tous deux sont des Suisses du Tessin) et son ami personnel, s'est plu à décrire chaleureusement,dans toutes ses phases, cette belle existence. Né en 1820 à Ligorneto, près de Lugano, dans une contrée fertile en sculpteurs et architectes (les Rodari, les Gaggini, les Maderna, Borromini, etc.), Vincenzo Vela fut d'abord, comme son père, tailleur de pierres. Conduit à Milan, élève de l'Académie, après les événements de 1847 et 1848, auxquels il prit part comme volontaire, il s'y fit connaître par une statue de Spartacus d'une allure déjà libre, avec un accent marqué de naturalisme. Expulsé de Milan par les Autrichiens, il s'établit en 1852 à Turin, qu'il quitta en 1865, pour se retirer dans son village natal, où il mourut le 5 octobre 1891. Son oeuvre est