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168 LA REVUE DE L'ART D'ailleurs la place, devenue vacante par la mort de Jean Maelweel, ne resta pas longtemps inoccupée. Le 23 mai 1415, Henry Bellechose, de Brabant, est fait peintre et valet de chambre du duc de Bourgogne 1. L'année même de son entrée en fonctions, il reçoit des couleurs destinées «  ès ouvraigcs de paintreries qu'il fait pour l'église des Chartreux de Dijon, tant pour y parfaire [achever] un tableau de la vie de saint Denis [donc commencé par Maelweel], comme pour y faire un tableau de l'histoire du trespassement de la glorieuse Vierge Marie2». De 1416 à 1425, il contribue aux embellissements du palais de Dijon, du château ducal de Talant et de celui de Saulx, où il laisse, entre autres ouvrages, un retable de sept pieds et demi de long, sur trois de haut, représentant une Vierge à l'Enfant, accompagnée des ducs Jean sans Peur et Philippe le Bon, et de leurs patrons, saint Jean l'Évangéliste et saint Claude 3. Il semble que Bellechose fut un peintre réputé, dont l'atelier était fréquenté et dont on s'honorait d'être l'élève, chez qui l'on venait même, de contrées fort éloignées, apprendre l'art de peindre. Deux de ses disciples nous sont connus, Jean Chrestien' de Troyes, qui, en juillet 1421. « se commande et afferme» pour six ans à Henry Bellechose, peintre et valet de chambre du duc, pour être loyalement introduit « en le mestier de pain- trerie », et Michel Estelin, de Cambrai, qui, en décembre 1424, s'engage au même maître pour deux ans, moyennant sa nourriture, soixante sols et l'obligation de lui « bien et loialement montrer et apprendre le mestier de painctrerie, de tout son pouvoir 4 ». On était malheureusement arrivé au moment où, par la volonté de Philippe le Bon, le artistes dijonnais étaient de plus en plus abandonnés à eux-mêmes, laissés sans commandes officielles et sans ressources. Déjà Maelweel avait vu ses gages ramenés à huit gros après la mort de Jean sans Peur , et, sur sa requête appuyée par la duchesse Marguerite de Bavière, il avait été déchargé par la municipalité de la somme de vingt- deux gros, montant des. cotes dont il était imposé sur les registres de la 1. Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 4467, fol. 31. 2. Monget, op. cit., t. II, p. 24. 3. Monget, op. cil. t. II, p. 106. — Ce retable est de l'année 1425. 4. Archives départementales de la Côte-d'Or, B. 11334, foi. 16 V°

11337, fol. 102.

— Cf. Garnier, Notes inédites sur les artistes bourguignons, dans les Mémoires de la Commission des antiquités de la Côte-d'Or, t. XII, p. 101.