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Page:Revue de l'art ancien et moderne, juillet 1906.djvu/298

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LA CACHETTE DE KARNAK ET L'ÉCOLE DE SCULPTURE THÉBAINE 245 tion domine jusqu'à la lin chez tous ceux de son école. Ils rechercheront la ressemblance avec un parti pris d'exagérer plutôt que d'atténuer les traits individuels du sujet, et, pour l'atteindre, ils ne reculeront ni devant la rudesse de l'exécution, ni devant la violence du coloris : ils tomberont souvent dans la barbarie, presque jamais dans la banalité. Quand Thèbes devint l'une des capitales de l'Egypte, sous la XII* dynastie, ses rois, tantôt se servirent des artistes locaux, tantôt appelèrent d'Hé- racléopolis ou du Fayoum des sculpteurs imbus de la tradi- tion memphite. Le hasard nous a conservé deux tètes colos- sales de Sanouosrit 1er(Ousir- tasen), l'une découverte par Mariette dans les ruines d Abydos', l'autre extraite par M. Legrain du trou de Karnak. Le traitementmanuel est excel- lent dans les deux cas, et il est rare qu'on ait travaillé avec tant de dextérité une pierre aussi ingrate, mais l'inspira- tion est différente du tout. Ce sont bien les images d'un Fie. 3. — TÊTED'UNCOLOSSEDF, SANOUOSRIT. Pharaon unique, car le nom est identique, et la ressemblance générale est suffisante pour qu'on ne révoque pas en doute le témoignage des inscriptions : si on ne lavait pas, on serait tenté de reconnaître dans 1. La tête a été publiée par Rougé-Banville, Album photographique, n"' 111-112; cf. Mariette, Monumentsdivers, pi. XXI, a, b, c, et p. 29; l'ensemble est reproduit dans le Musée égyptien, t. II, pi. XIII, et p. 34-35.